Puisque les Bretons sont "les derniers des Romains", plongeons dans les 10 Bucoliques de Virgile qui en disent long sur la capacité de calcul des Anciens (pour aider à la mémorisation des poèmes avant tout déclamés sans support écrit?).
Philippe Heuzé écrit p. 1067 (Virgile, coll. La Pléiade):
Virgile, "c'est aussi le calculateur qui jongle dans l'ombre avec les nombres et en escompte sans doute des significations".
Il fait référence à l'article de 1944 de Paul Maury : "Le secret de Virgile et l'architecture des Bucoliques" (Lettres d'humanité, III, 1944, p. 71-147).
De fait, on peut former un triangle de côté de base Buc1 - Buc9, milieu de cette base Buc10 ("Enfers, mort, monde d'en bas, glaces et ombres").
Sommet Buc5 ("résurrection").
En montant, le côté Buc1 - Buc5, porte les Buc2, 3 et 4("avenir").
En descendant, le côté Buc5 - Buc9, porte les Buc6("passé"), 7 et 8.
Nombre de vers (des hexamètres = 6 mesures ou "pieds", chaque pied composé de 2 ou 3 dactyles):
1 à 4 : 330
6 à 9 : 332
1, 2, 8, 9 : 332
3, 4, 6, 7 : 330
5, 10 ("ciel-enfer") : 167 (moitié de 334)
1, 2 : 156
6, 7 : 156
1, 9 : 150
4, 6 : 149 (et non pas 4 et 8 comme indiqué p. 1066)
2, 8 : 182
3, 7 : 181
3, 4 : 174
8, 9 : 176
Ce décompte diverge très peu de celui indiqué p. 1066 et se référant au décompte de Paul Maury.
Dans cette nouvelle édition bilingue (coll. La Pléiade), je compte par Bucolique ou "églogue":
B1 83 vers
B2 73
B3 111
B4 63
B5 90
B6 86
B7 70
B8 109
B9 67
B10 77 vers
Pas d'égalité. Chaque églogue contient un nombre de vers différent des autres.
Des systèmes analogues devaient sûrement exister aussi chez les Celtes, eux qui étaient réputés transmettre toute connaissance par voie orale.
Voir, pour une critique de la thèse de Maury, l'article d'Alain Blanchard (2006):
http://www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_2006_num_1_1_2200Voir:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bucoliques