| | Les CAERENI | |
| | Auteur | Message |
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Marc'heg an Avel Admin
Nombre de messages : 7716 Age : 77 Localisation : Lannuon / Lannion. Breizh Izel Date d'inscription : 27/03/2007
| Sujet: Les CAERENI Mar 3 Fév 2009 - 13:56 | |
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| | | Morvan Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 120 Age : 61 Localisation : naoned Date d'inscription : 31/08/2007
| Sujet: Re: Les CAERENI Mar 3 Fév 2009 - 14:50 | |
| Salut MAA, dis donc, "Caeroesi" ça ne te rappelle pas une certaine bataille ? | |
| | | Marc'heg an Avel Admin
Nombre de messages : 7716 Age : 77 Localisation : Lannuon / Lannion. Breizh Izel Date d'inscription : 27/03/2007
| Sujet: Re: Les CAERENI Mar 3 Fév 2009 - 22:32 | |
| Salut Morvan. Tu as de bonnes lectures ! Mais le nom des Caereni n'a rien à voir avec Carohaise. Le premier est un nom de peuple ancien, voir celtique archaïque des îles britanniques, alors que le second est un nom de ville post empire romain d'Occident, voir époque des croisades. Il y a donc environ 2000 ans entre les deux. L'archéologie n'a pas révélé de site de ville des Caereni de l'importance accordée à Carohaise par la Légende. Les étymologistes ont coutume de procéder par analyses isolées sur les noms des peuples. Ici, ils recherchent une idée : éleveurs de moutons, parce que, bien entendu, c'est l'élevage essentiel de ces contrées. Quant à moi, j'avais remarqué que les quatre peuples du Minch : Caereni, Creones, Carnonacae, Cornovii, ont des noms contenant un thème K-R-N, et je pense qu'on ne peut éviter de mettre cela en relation avec le nom CORINEUS, donné par Geoffroy de Monmouth comme fondateur mythique de la G. Bretagne. Cela nous fait remonter aux premières implantations indo-européennes, que l'on qualifie de 'celtiques', en îles Prétanniques. Et cela ouvre une interprétation sur le propos : " Saturne s'est réfugié dans les îles au nord du monde". (Saturne = Kronos). Sujet compliqué, exposé à des divergences d'analyses, selon qu'on se présente en linguiste, en mythologue, ou en historien. JCE | |
| | | Morvan Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 120 Age : 61 Localisation : naoned Date d'inscription : 31/08/2007
| Sujet: Re: Les CAERENI Mer 4 Fév 2009 - 9:22 | |
| C'était une blague , bien sûr !, mais qui permet effectivement de rebondire ... Lugi et Smertæ, rappellent furieusement Lug et Smertrios/Rosmerta... Il est vrai que les pictes ne semblaient pas user de trop de modestie dans leurs appellations ethniques
Quant à Kronos, il convient effectivement de renvoyer à Plutarque dans De la Face qu'on voit sur la Lune: “ Je parlais encore quand Sylla m'arrêtant: “ C'en est assez, Lamprias, me dit-il, il est temps que vous finissiez, si vous ne voulez pas que mon récit échoue, pour ainsi dire, au port, et que l'ordre de la scène soit confondu; c'est le moment de la faire changer de décoration. C'est moi qui doit être l'acteur; je vous en ferai d'abord connaître l'auteur; et, si vous le trouvez bon, je vous dirai avec Homère: Loin de nous, dans la mer, est l'île d'Ogygie , distante de la Grande-Bretagne, du côté de l'occident, de cinq journées de navigation. Il y a trois autres îles situées vers le couchant d'été, aussi éloignées de la première qu'elles le sont les unes des autres. C'est dans une de ces îles que, suivant la tradition des Barbares du pays, Cronos est détenu prisonnier par ordre de Zeus, et l'antique [Briarée] ayant reçu la garde, tant des îles que de la mer adjacente qu'on appelle Cronienne, s'était établi non loin de lui. Ils ajoutent que le grand continent qui environne l'Océan est éloigné de l'île d'Ogygie d'environ cinq mille stades, et un peu moins des autres îles; qu'on n'y navigue que sur des vaisseaux à rames , parce que la navigation est lente et difficile à cause de la grande quantité de vase qu'y apportent plusieurs rivières qui s'y déchargent du continent et y font des atterrissements qui embarrassent le fond de la mer; ce qui a fait croire anciennement qu'elle était glacée. Les côtes du continent, disent-ils encore, sont habitées par des Grecs, qui s'étendent le long d'un golfe non moins grand que les Palus Méotides, et dont l'embouchure répond précisément à celle de la mer Caspienne. Ils se regardent comme habitants de la terre ferme, et nous comme des insulaires, parce que la terre que nous habitons est entourée par la mer. Les compagnons d'Héraclès, qui furent laissés dans cette contrée, s'étant mêlé avec l'ancien peuple de Cronos, tirèrent de son obscurité la nation grecque, qui était presque étouffée sous les lois, les mœurs et la langue des Barbares, et ils lui rendirent son ancienne splendeur. Aussi depuis cette époque, Héraclès est de tous les dieux celui qu'ils honorent davantage, et après lui Cronos. Quand l'étoile de Cronos, que nous appelons Phénon, et qui, dans cette île, porte le nom de Nycture , entre dans le signe du Taureau, ce qui arrive après une révolution de trente années, ils se préparent longtemps d'avance à un sacrifice solennel et à une longue navigation, que sont obligés d'entreprendre sur des vaisseaux à rames ceux que le sort a destinés à cette commission, qui exige d'eux un long séjour dans une terre étrangère. Après donc qu'ils se sont embarqués, et qu'ils ont éprouvé chacun des aventures diverses, ceux qui ont échappé aux dangers de la mer abordent dans les îles opposées qu'habitent des Grecs, où ils voient pendant trente jours le soleil se coucher pendant à peine une heure par jour; c'est là toute leur nuit, et les ténèbres même en sont bien peu obscures, et assez semblables au crépuscule. Après y avoir demeuré quatre-vingt dix jours singulièrement honorés et bien traités par les naturels du pays, qui les regardent comme des personnes sacrées et leur en donnent le titre, ils s'abandonnent aux vents et retournent dans leur île. Ils en sont les seuls habitants, eux et ceux qui les y ont précédés. Quand ils ont servi pendant trente ans au culte de Cronos, ils sont libres de retourner dans leur patrie; mais la plupart préfèrent vivre tranquillement dans cette île, les uns par l'habitude qu'ils en ont contractée, les autres parce que, sans travail et sans affaires, ils y trouvent abondamment tout ce qui leur est nécessaire pour leurs sacrifices, pour leurs fêtes publiques, et pour l'entretien de ceux d'entre eux qui s'occupent continuellement de l'étude de la philosophie et des lettres. "
Je ne suis par contre pas sûr du tout de la prédominence du mouton dans le nord de l'écosse antique, le développement de l'élevage ovin dans les highlands me semble récent et dater de l'émigration et des déportations au Canada (the Clearances : Les évictions dans les Highlands datent, quant à elles, de 1689 lorsque les propriétaires terriens virent qu'il y avait plus de profit à tirer du bétail que des fermages. Les humains furent remplacés tout d'abord par le gros bétail, puis par les moutons, pour terminer, à l'époque victorienne, par le gros gibier.) Mais peut être fais je erreur...
L'explication de Caereni "peuple picte" et de Caeroesi "peuple germain selon César" par un gaulois "caera"=brebis me paraît hasardeuse | |
| | | Marc'heg an Avel Admin
Nombre de messages : 7716 Age : 77 Localisation : Lannuon / Lannion. Breizh Izel Date d'inscription : 27/03/2007
| Sujet: Re: Les CAERENI Mer 4 Fév 2009 - 10:24 | |
| Salut Morvan, Ca rebondit bien en effet, puisque ça me permet de relancer l'une de mes études, remontant à 1985. J'y mettais en évidence la proximité des noms de tribus : Lugi, Smertae, Decantae, que je rattachais forcément au nom du dieu Lug, dieu de la Lumière, identifié par les Romains à Jupiter. D'autres études sont allées dans le même sens, évoquant les raisons des ethnonymes. Il semble acquis qu'on peut définir, à l'origine, un peuple commun, portant très souvent un théonyme, nom d'une divinité tutélaire. Ce peuple se morcelant, chaque partie détachée reprend comme nom un dérivé ou synonyme du nom d'origine. Dans ce cas, Lug, Smertatios, Decantios, désignent "le Dieu brillant", "le Dieu de la Lumière". Ce cas est flagrant au nord-ouest de l'Ecosse, à l'embouchure du Moray Firth (voir Lochness). Pourquoi donc ne pas envisager un cas similaire pour les quatre peuples voisins, au nord-ouest, contenant le thème K-R-N, au lieu de vouloir leur trouver des étymologies séparées ? Nous sommes là, il faut le préciser, dans une époque archaïque = très ancienne, du monde celtique en G. Bretagne. Or, dans la mythologie indo-européenne, et particulièrement chez les Grecs et les Romains, il est dit que Zeus / Jupiter a pris la suite de Saturne / Kronos, son père, en le castrant. Explication : le jour succède à la nuit, et le passage de l'un à l'autre est marqué par un ciel rouge. Si l'on pousse cette interprétation mythologique aux ethnonymes 'celtiques' du nord de l'Ecosse, on pourrait dire aussi que le peuple de Lug / Jupiter a succédé à celui de Kronos / Saturne. A noter aussi l'interprétation de Cornovii à partir de corne, et interprété comme : habitant des caps, des pointes. Mais, même chez Michel-Ange, Dieu le Père porte des cornes ! Donc, comme je l'ai dit avant, des discussions sont possibles pour choisir entre un toponyme descriptif = les caps, ou un théonyme = le dieu cornu. JCE | |
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