INGRANDE (S)

Voici ce qu'en disait Ogée en 1780 :

http://marikavel.org/bretagne/ingrandes/accueil.htm

-------------

* Ogée (1780) : Ingrande; petite ville sur la rivière de Loire; à 11 lieues 3/4 de Nantes; à 6 lieues 1/2 d'Angers et à 22 lieues de Rennes. Elle est moitié en Bretagne et moitié en Anjou. On voit au milieu une grosse pierre, qui sert de borne pour la séparation des deux provinces. Elle se nomme la Pierre d'Ingrande. C'était là qu'on donnait jadis les exploits et sentences, et qu'on ajournait les parties plaidantes. On y remarque un grenier à sel, une traite foraine et une brigade de maréchaussée. — Le prieuré d' Ingrande fut fondé l'an 1093, par Orri du Lorroux-Bottereau; et l'on peut regarder cette fondation comme le principe de cette ville. Elle a titre de baronnie, et relève du roi, à cause du château d'Angers. En 1118, la terre et seigneurie d'Ingrande dépendait de celle de Chantocé, qui appartenait alors à Tronchon. L'année suivante, le duc d'Anjou assiégea cette ville, où l'on avait commencé à bâtir, pour sa défense, un fort qu'on appela la Bastille d'Ingrande. Cette seigneurie passa par alliance de la maison de Chantocé dans celle de Craon, et ensuite dans celle de Retz. Elle appartenait, en 1400, à Robert Brocherel, qui la donna, en 1418, à Guillemette du Bois de la Roche, sa petite-fille. Gilles de Laval, IIè du nom, cadet de la maison de Laval et seigneur de Chantocé et d'Ingrande en 1437, vendit ces deux seigneuries au duc de Bretagne Jean V, pour une somme de cent mille vieux écus; et le 25 juin 1470, François II, duc de Bretagne, rendit aveu des seigneuries d'Ingrande et de Chantocé à René, duc d'Anjou et roi de Sicile. Ce prince les laissa à son fils naturel le comte d'Avaugour. — La verrerie d'Ingrande, établie l'an..... est très-renommée par la beauté des ses bouteilles.

-------------

>>> a t-on connaissance de la position de cette grosse pierre bornale ?

On notera que le comte d'Avaugour était fils naturel du duc d'Anjou / roi de Sicile.

JCE

Salut Jean-Claude,

Elle était érigée au bout ou dans le prolongement de la rue de la Pierre-de-Bretagne (côté Loire? au milieu de la Loire?).
Aurait été érigée en 845 (?).
Détruite en 1792.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ingrandes_%28Maine-et-Loire%29

Cette borne était peut-être déjà le point limite entre Namnètes et Andécaves, donc bien antérieure à 845.

A t-on d'autres exemples de ce genre entre cités gauloises ?

En tout état de cause, son appellation Pierre de Bretagne ne peut effectivement remonter avant 845. Et pour être historiquement honnête, il faut aussi rappeler une tutelle de l'Anjou sur le comté de Nantes. Cette appellation serait à peu près assurée après la stabilisation définitive entre la Bretagne et l'Anjou.

La sémantique Namnètes > Bretagne est intéressante du point de vue historique, toute polémique politique mise à part.

Je vais étudier le cas de plus près.

Quels ont été les évènements dans ce secteur à l'époque révolutionnaire ? Sait-on pourquoi cette pierre fut détruite ?

JCE

J'ai donné un coup d'oeil sur Google;

Si la rue porte bien le nom de Pierre de Bretagne, il faut préciser qu'elle est mitoyenne entre Ingrandes (Anjou) et le Fresne (Bretagne).

Elle est peut-être à l'origine du toponyme Equoranda, puisqu'elle semble avoir été la borne marquant la séparation des territoires = Pierre limite.

Néanmoins, quand on observe le parcellaire de l'autre côté de la Loire, on n'aperçoit pas une prolongation éventuelle de cette rue. Le pont, qui se trouve en amont, côté Ingrandes, semble mieux correspondre à un tracé continu, à moins qu'il soit plus récent.

Il y a aussi une rue du bac. S'il y avait eu une pierre de même type de l'autre côté, on pourrait imaginer des pierres scellées, servant de piles, reliées par la 'chaîne' d'un bac.
Les Vendéens ont beaucoup utilisé des bacs lors de leur virée de Galerne.

Ceci n'est que recherche non péremptoire.

JCE

De l'autre côté, le toponyme L'Île Ragot semble bien désigner un relai gallo-romain : Insula.

Ces toponymes, même s'ils ne sont pas toujours en bordure dune voie, d'un gué, ou d'un bac, n'en sont en général guère éloignés.

JCE

Selon l'ouvrage "La Loire bretonne" (1993), les morceaux de la roche auraient été revendus au profit des indigents. Derrière cette destruction, on peut soupçonner un motif idéologique du genre "Du passé féodal [provincial], faisons table rase".
Je soupçonne moi aussi une antériorité à 845 quant à la valeur de limite symbolique et concrète de cette roche, d'où mon ?.
Il me semble qu'il existe d'autres pierres limites entre cités gauloises.

J'ai trouvé des compléments d'information sur Le Fresne sur Loire.

http://marikavel.org/bretagne/le-fresne-sur-loire/accueil.htm

------------------------

Pour le passage des bacs utilisés par les Vendéens, mon intuition semble confirmée apparemment à la lecture du blason : plages baignées de sang (sous réserve de l'avis de la conceptrice !).

Et la fameuse Pierre de Bretagne :

Je vais en savoir d'avantage à l'étude du cadastre.

Voir à suivre : le sens toponymique du nom de Montrelais. Monastère, ou Relais sur voie romaine ?

JCE