Salut à tous.
Je vous parle d'un temps que les moins de 30 ans au moins ne peuvent pas connaître.
Pour les allumettes chimiques, les femmes de l'âge de ma grand-mère, bretonnantes monolingues du secteur de La Roche-Derrien, dans les années 1950, avaient bien entendu retenu ce nom, d'autant que c'était celui utilisé par le commerçant ambulant : allumettes chimiques.
Mais cela a donné naissance à deux mots synomymes :
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allumetez, pluriel collectif, avec
allumetezenn, au singulatif;
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chimik = allumettes
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Ma grand-mère utilisait plutôt le mot :
chimik.
Pelec'h 'maint ma chimik = où sont mes allumettes ?
Pour nous mettre en garde, moi et mon petit frère, ma grand mère nous disait :
paz c'hoa(r)i gant chimik = ne pas jouer avec les allumettes.
Une anecdote pour confirmer. Il s'est trouvé que mon petit-frère, en bas âge, était tombé malade. L'une de mes tantes, travaillant aux Hopiteaux de Paris, présente à ce moment là, a pensé judicieux de lui appliquer des ventouses, comme cela se faisait souvent alors : on craquait une allumette pour enflammer de la ouate que l'on mettait dans la ventouse, que l'on appliquait ensuite sur la peau. Il s'agissait en fait d'une technique d'aspiration par raréfaction de l'air entre la ventouse et la peau.
Le petit frère, terrorisé par la vue des allumettes, s'est écrié :
Pas chimik ! Pas chimik !C'est resté dans la mémoire de la famille.
JCE