dire : l'INSOLENCE

Salut à tous,

La page concernant St Thomas d'Aquin, abordé par une intrigante, me fait poser un fil sur l'insolence :

- ar pez divergont-se = cette espèce de ...........

- divergont : éhonté, dévergondé, hardi, effronté,
- divergontiñ : être insolent, se rebiffer
- divergontiz : hardiesse, effronterie

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Soyez insolents, c'est bon pour la santé.

JCE

Bezañ divergont ouzh ub. = être insolent envers qqn.

"divergontiñ v. (se) dévergonder" F. Favereau.

Je ne connaissais pas les acceptions que tu as données à ce verbe. Elles figurent bien dans le dictionnaire vannetais d'E. Ernault : "divergondein v. se gendarmer, se rebiffer, être insolent, effronté (doh, avec).

"Divergondenn W b.-ed personne (femme, fille) dévergondée, & insolente (W) "
cf. le supplément en ligne au dictionnaire de F. Favereau.

"Divergondein, se gendarmer."
Dictionnaires vannetais de Châlons (1723)

j'ignore toutefois si cette acception est encore vivante en pays vannetais.

et "se gendarmer" qu'est-ce que ça veut dire ? Neucheumêmgalleg.

A partir de 1666, il prend le sens de "s'emporter pour peu de chose ; se fâcher mal à propos". On le rencontre dans le Misanthrope de Molière par ex.

"PHILINTE
Mais il est véritable, aussi, que votre esprit
Se gendarme, toujours, contre tout ce qu'on dit;
685 Et que, par un chagrin, que lui-même il avoue,
Il ne saurait souffrir qu'on blâme, ni qu'on loue."

Misanthrope - Molière (1622-1673)

Au début du XIXème siècle, le sens est toujours le même, du moins si j'en crois la définition qui est donnée dans ce Nouveau vocabulaire françois de 1819 : "se gendarmer v. pron. s'emporter mal à propos pour une cause légère ; fam."

Quant au sens qu'on lui donne aujourd'hui.... c'est variable selon les dictionnaires. Mais l'idée en gros, c'est de s'emporter, se fâcher.

"Hola, 'vat, c'hwi a zo ront deoc'h ! vous êtes bien arrogant, insolent !"
Jules GROS

Ostatu a écrit:

"Hola, 'vat, c'hwi a zo ront deoc'h ! vous êtes bien arrogant, insolent !"
Jules GROS

Je n'ai jamais entendu cette expression. Cependant, c'hwi so reud deoc'h est bien connu dans le même sens. Je me demande donc s'il ne s'agit pas d'une lecture fautive ront pour reut. Le carnet de Jules Gros pourrait bien contenir quelque chose comme Hola, 'vat, c'hwi zo reut dèc'h ! vous êtes bien arrogant, insolent !

Steve

Ta remarque est judicieuse. Il est vraiment dommage qu'on n'ait pas accès à ces cahiers. Même sous forme de microfilms (pour les chercheurs). As-tu déjà eu l'occasion de les consulter ?

Ostatu a écrit:

Ta remarque est judicieuse. Il est vraiment dommage qu'on n'est pas accès à ces cahiers. Même sous forme de microfilms (pour les chercheurs). As-tu déjà eu l'occasion de les consulter ?

Il m'en a montré de son vivant, c'est tout. Il avait une orthographe simple et assez phonétique, qui rendait très bien le trégorrois. Il a été largement normalisé par ses éditeurs, ce qui entâme un chouia la valeur linguistique. Ce serait vraiment très bien de mettre les originaux à la disposition du public, par exemple à la bibliothèque du CRBC, ou même en-ligne, soit scannés, soit retranscrits tels quels...

Steve

Salut mes amis,

Je connais cette formule : " c'hwi zo reut dèc'h !"

>>> c'est raide de votre part.

Ca ne veut pas forcément dire que c'est insolent, mais que les propos sont TRES durs.

Je pense qu'il faut faire la différence entre des propos durs et des propos insolents.

JCE

L'adjectif reut 'raide' s'applique à quelqu'un de sec, de dur, d'autoritaire... ce qui peut être ressenti comme de l'arrogance, de la morgue, de l'insolence... tout cela comporte une part de subjectivité.

pour ceux que ça intéresse :

http://archives.cotesdarmor.fr/asp/inventaire/tredrez-locquemeau/Geoviewer/Data/HTML/IM22004053.html

Merci à vous tous, pour toutes ces explications.

Dir war e fas : il n’a pas froid aux yeux.
« hag eñ, neubet ma oa a zir war e fas, en devoa ranket, marvoat, tec’hout hep tamm.. »
Yann-loeiz Emili (prizoniad er Ruhr)

"Fedamdoulle ! honnez a zo dir war he fas ! Nom d'un chien ! elle est hardie, effrontée, elle
n'a peur de personne, celle-là ! (m. à m. elle a de l'acier sur la face)." TDBP II - J. GROS