J’ai entrepris pour le compte de Wikimammenn, la transcription des "
Kanaouennou kristen" de
Guillaume Le Coat.
Il s’agit d’un recueil d’hymnes protestants, publié en 1889, à destination des communautés de Basse-Bretagne qui avaient été créées à la suite des prédications de pasteurs gallois à partir des années 1830, et en particulier de la communauté de Trémel, dont Le Coat était le pasteur zélé.
Les textes de Le Coat ne sont pas en soi d’un grand intérêt. Il était certainement meilleur prédicateur que poète. La comparaison de la thématique protestante avec celle des cantiques catholiques de la même époque est cependant intéressante.
L’originalité de ce recueil tient dans les airs utilisés et la manière dont ils sont traités.
Ils sont présentés comme "toniou koz Breiz-Izel", et ont été harmonisés à quatre voix par un célèbre pasteur anglais, le révérend
E. W. Bullinger.
La plupart des airs (66 en tout) sont empruntés au Barzaz-Breiz, ou aux "
30 mélodies populaires de Basse-Bretagne" de Bourgault-Ducoudray.
D’autres sont recyclés de cantiques catholiques (O filii et filiae…)
Enfin, certains ont été notés, si l’on en croit la préface, par le rev. Bullinger, auprès de gens du coin, probablement des fidèles de la mission de Trémel.
Les harmonisations sont la tradition des "
hymnals" britanniques, et sont plutôt réussies (dans un contexte académique bien sûr). Entendre "
Silvestrig" sonner comme un choral de Bach est assez surprenant.
A la même époque, les cantiques catholiques sont notés à l’aide de neumes de plain-chant mesuré sur des portées de 4 lignes.
A noter la présence systématique de la note sensible dans les airs en mineur, comme c’est souvent le cas aux 19e siècle dans les transcriptions d’airs bretons (P. Thielemans, Bourgault-Ducoudray…).
La transcription de la musique dans le contexte Wikimedia se fait en code Lilypond. A raison de 2 transcriptions par semaine, je devrais avoir fini vers juin 2016.