Salut, et que la Paix soit avec vous.
Que ceci soit clair dès le début : les Celtes, dans leur désignation générale, aussi bien dans l'Antiquité que de nos jours, n'ont été, ne sont, et ne seront jamais, ni meilleurs ni pires que les autres.
L'histoire celtique est jalonnée de déplacements de populations, qui induisent les notions d'assimilation, de confrontations, et / ou de guerres.
Les attaquants, aussi bien que les défendants, ont toujours cherché à définir des aires de sécurité : pour les villes, les villages, ou les camps.
Un camp d'attaque, lui-même, n'est en fait qu'un ouvrage défensif contre toute contre attaque surprise éventuelle, et / ou contre les animaux sauvages pouvant rôder dans le secteur.
Pour ce qui concerne les racines celtiques anciennes, nous avons d'abord la racine
*rat-, qui désigne un endroit clos d'une palissade, d'un talus, et/ou d'un fossé.
cf :
Ratae Coritanorum / Leicester; cf tous les raths irlandais; cf aussi Rezé, en Pays de Retz; Ratisbonne, en Autriche, etc.
Nous pouvons aussi évoquer les noms en
*ark-/ erk = comme Erquy, Ergué, etc ... évoquant des éperons barrés renforcés de palissades en bois.
Nous avons ensuite les
din, souvent confondues avec les
dun. : Duin Edin / Edinbourg; Verdun / Virodun-um; Châteaudun = un doublet château et dun.
Londinium est un cas intéressant, en ce sens que
Lun-dun est un nom celtique appliqué à un camp romain : le camp près du lac ( = boucle de la rivière), doublé, à nouveau par les Britto-romains du Bas Empire du mot
Cair / Caer, qui désigne lui aussi une ville fortifiée.
En fait,
Lun-dun désigne le camp romain d'origine (d'Aulus Plautius, en +43), tandis que
Cair Lundem désigne l'ensemble du camp et du
vicus entourés de murailles.
Nous avons le cas de Winchester. A l'origine,
Venta (Belgarum), représente un lieu de foire, ville
ouverte. Avec l'obligation de construire des murailles, nous obtenons donc le paradoxe :
Castrum-Venta, c'est à dire la ville
ouverte ... fermée de murailles.
Au moyen âge, beaucoup de fortifications ont repris les noms latins de
castra ou de
castella. En général, les deux ont donné le breton Caer > Kêr = ville fortifiée.
Nous avons aussi les
*rocca < La Roche ...
Puis nous trouvons les mottes féodales, bâties très souvent à proximité de voies romaines, toujours en activité à cette époque.
En Bretagne, nous trouvons des toponymes en :
Ar Voudenn, Kervoudenn, La Motta, etc ...
Ces camps peuvent avoir plusieurs formes de base :
- des cercles : c'est souvent le cas des
rat-;- des carrés : c'est l'image du camp romain (
castrum, castellum);
- des élipses, adaptées au profil du terrain.
En GB, deux cas d'école : Maiden Castle (= le château de la grande forteresse) , près de Dorchester, et Bigbury ( = la grande forteresse) près de Canterbury.
En Gaule : Alésia; le camp d'Artus en Huelgoat, etc ...
Dans les années 1930, le département breton des Côtes du Nord, aujourd'hui côtes d'Armor, a eu la chance d'avoir un auteur itinérant, à savoir Mr le Vicomte Frotier de la Messelière, qui a fait le relevé des "
Châteaux de terre" de ce département, et en posant la question de leur datation.
Ses études et dessins, d'une valeur inestimable pour la Mémoire, ont été publiées par la Sté d'Emulation des CDN, St Brieuc (qui existe toujours).
Comme j'en possède les originaux, je pourrai donc en passer ici des dessins.
Parallèlement, il serait intéressant d'en savoir d'avantage sur les forteresses 'celtiques' du reste de la France, de la Belgique, de la Suisse, autant que des îles britanniques.
Un cas d'étude : les camps dits "
Camp de César".
Le sujet vous est ouvert, de l'Antiquité à nos jours.
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Idem pour les liens électroniques.
JC Even