Un cas d'actualité :
http://actu.orange.fr/france/lourde-amende-reclamee-contre-un-viticulteur-juge-pour-pillage-archeologique-afp_CNT0000003jKHc.htmlLourde amende réclamée contre un viticulteur jugé pour pillage archéologique
http://r.orange.fr/r?ref=actu_url_desktop-article_photo&url=http://actu.orange.fr/image/france/lourde-amende-reclamee-contre-un-viticulteur-juge-pour-pillage-archeologique-afp_CNT0000003jKHc.html"J'ai toujours fait ça, je ne pensais pas être un bandit de grand chemin". Jugé pour avoir fouillé illégalement des sites archéologiques, un viticulteur de 60 ans a contesté mardi toute volonté de pillage, assurant avoir agi par "amour" des pièces anciennes.
"J'aurais aimé être archéologue. Je n'ai pas pu", a raconté devant le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) le prévenu, teint buriné et cheveux poivre et sel, précisant n'avoir pour tout diplôme qu'un "certificat d'études".
"Cette passion, je la tiens de mon grand-père. Il m'emmenait le week-end dans les champs, on ramassait des pièces", a ajouté le prévenu, producteur de champagne dans la Marne. "Je pensais être dans la légalité".
En cause: des fouilles réalisées sans autorisation, avec un détecteur de métaux, sur des sites archéologiques de la Marne, de l'Aube et de la Seine-et-Marne, principalement gallo-romains.
"Le prévenu a privé les archéologues, de manière irréversible, de leurs outils de travail. Il nous a privés de notre patrimoine", a dénoncé le procureur.
"Le prévenu savait parfaitement ce qu'il faisait. Il savait que ce qu'il faisait était contraire à la loi", a assuré la magistrate, rappelant qu'un article de presse de 2008 sur les "ravages" du pillage archéologique avait été retrouvé à son domicile.
La représentante du ministère public a réclamé quatre mois de prison avec sursis contre l'agriculteur, et 5.000 euros d'amende avec sursis contre son épouse, poursuivie pour "recel". Des réquisitions qui s'additionnent à une amende de près de 200.000 euros réclamée par les douanes.
- 2.300 objets anciens -
Le vigneron avait été interpellé le 5 février 2012 en Seine-et-Marne lors d'un contrôle routier réalisé par les douaniers. A bord du véhicule se trouvaient des bouteilles de champagne, en règle, mais aussi 112 pièces anciennes d'époque gallo-romaine.
A la demande du parquet de Meaux, une perquisition avait été menée au domicile du vigneron, où les douaniers avaient trouvé un véritable petit musée: 2.300 objets anciens, parmi lesquels des pièces de monnaie, des poteries, des bagues et des colliers.
La collection, dont la valeur est estimée à plusieurs dizaines de milliers d'euros, a été confisquée par les douanes, qui se sont constituées partie civile dans ce dossier, en compagnie du ministère de la Culture.
"L'ensemble de ces fouilles sauvages constitue un vrai problème. C'est une catastrophe pour la science", a assuré au tribunal Marc Drouet, sous-directeur de l'archéologie au ministère. "Il ne faut pas que l'archéologie soit victime de son succès. L'archéologie, c'est l'affaire de professionnels".
Accusé d'avoir ciblé en connaissance de cause les meilleurs sites historiques de la région, en effectuant notamment un repérage en avion, le prévenu a tenté de minimiser la portée de ses recherches, réalisées "avec l'accord des propriétaires" des terrains concernés.
"Je cherchais à la surface de la terre. Les objets étaient là, il n'y avait qu'à les ramasser", a assuré, lunettes en main, le sexagénaire, qui consignait dans un petit carnet l'ensemble de ses découvertes.
"Ce sont des monnaies très courantes, qu'on trouve partout", a ajouté le vigneron, qui se rendait régulièrement dans des salons numismatiques pour vendre ou échanger ses biens. "C'était une passion extrêmement forte (...) Ces pièces, je les traitais avec amour".
Selon l'association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique (Happah), au moins 520.000 objets sont pillés chaque année en France. Ces vols, qui concernent principalement des objets de l'époque gauloise, antique et médiévale, comme les pièces de monnaie, sont le fait d'environ 45.000 prospecteurs munis de détecteurs de métaux.
"Parmi eux, il y a des trafiquants de grande envergure", a assuré en marge de l'audience Jean-David Desforges, président de l'Happah. "A cause d'eux, il y a toute une part de notre histoire nationale qui nous échappe".
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Pour info
JCE