Salut gunthiern
http://marikavel.org/bretagne/lannion/accueil.htmVoir au paragraphe étymologie :
* Anonyme (vers 1860) : "Quoiqu'on ait beaucoup discuté sur l'étymologie du nom de cette ville, nous oserons émettre à notre tour une opinion. Nous croyons que Lannyon, ainsi qu'on l'écrivait en 1283, a dû se dire dans le principe Lann-Ian, église de Jean. Ce saint précurseur est encore aujourd'hui le patron de la paroisse, qui fut dans l'origine la chapelle du château primitivement construit, lequel a peut-être fait partie de l'antique commanderie de Brélévénez. De plus, les armoiries de la ville représentent l'agneau de saint Jean, ou pour parler héraldiquement, portent d'azur à l'agneau couché d'argent tenant de ses pieds de devant une croix de triomphe d'or sur la croisée de laquelle il y a un guidon de gueules. Devise : Laus deo. - Nous livrons du reste cette opinion pour ce qu'elle peut valoir, sans prétendre aucunement résoudre une question qui demeurera encore longtemps indécise".
* Régis de Saint-Jouan (1990) : "ecclesiam Sancte Marie de Lannion, 1163; terre de Lannyon au diocèse de Treguer, 1235; Lannyon, 1283;
* Bernard Tanguy (1992) : "Ecclesiam Sancta Marie de Lannion, 1163; eccl. S. Mariae de Castello, 1188; S. Maria de Lannyon, fin XIIè siècle; Lannyon, 1212; Lannuion, 1235; Lannion, 1262; Lannyon, 1278; par. de Lannuyon, 1283; Lannion, 1294, 1296; Lanyon, Lannyon, 1330; Lannion, vers 1330; Lannyon, 1341, et fin XIVè siècle; Lannuyon, 1372, 1391, 1438, 1479".
"C'est à la fondation au haut Moyen age d'un ermitage, en vieux-breton lann, que le lieu doit son nom. Comme Lannuon, village de Gourin (Morbihan), noté Laniuzon entre 1163 et 1186, il a pour éponyme un obscur saint breton Iudon (dérivé du vieux-breton iud "seigneur"), anthroponyme attesté au IXè siècle dans les actes de l'abbaye de redon. Ce saint avait aussi jadis une chapelle dite de Saint-Ion à Trégastel".
* Éditions Flohic (1998) : "du breton lann, établissement religieux, et de saint Ion ou Iudon".
* Le Trégor (2004) : "Lannion cache bien son nom.
• Quelle est l'origine du nom « Lannion » ? Pendant des décennies, les historiens ont apporté plusieurs réponses à cette question étymologique. Aujourd'hui, François Salliou, cofondateur de l'Arssat, propose une nouvelle interprétation, fruit de longues recherches, que nous publierons la semaine prochaine. Dans la première partie de son article, l'historien lannionnais revient sur les nombreuses versions proposées depuis un siècle et demi, y compris à travers un concours très érudit.
E 1910, la ville de Lannion, selon le maire de l'époque Joseph Morand, désirait être fixée sur l'étymologie de son nom.
L'explication qu'en avait donnée Le Nepvou de Carfot avait longtemps fait foi : « Une famille Huon, famille bretonne insulaire chassée de sa patrie par l'invasion des saxons », serait venue « Vers le VI" siècle s'établira l'extrémité de la Domnonée », où devenue très forte, elle aurait protégé les Lexobiens. Ceux-ci se soumirent au chef de la colonie qui leur céda la terre. Ce dernier devint chef de leur établissement qui s'appela de son nom Land-Huon, territoire, ville d'Huon, mot qui se métamorphosa plus tard en Lan-Huon, comme on le prononce encore en breton, ensuite en Lannyon, enfin en Lannion.
Un concours dans Le Fureteur Breton
Cette étymologie fut maintes fois contestée, à tel point que la ville de Lannion lança un concours dans la revue Le Fureteur Breton en offrant une prime au fureteur dont la réponse serait déclarée la meilleure par un jury composé, entre autres, de Paul Sébillot, Anatole le Braz, Charles le Goffic, Félix le Dantec, Léon Durocher...
Très rapidement, un grécomane averti, déclarant ne pas avoir grande confiance dans le jury parce qu'il est trop breton, propose une origine grecque qui donne Lenain ou Lanaion : temple de Bacchus.
An Teskaouer, fureteur, propose : « Nous pensons que Lannion vient de Lan (église ou monastère) et de Hugeon, ou Ion, nom d'un manoir, proche de la ville connu sous le nom de Saint-Hugeon ou Saint-Yon ».
Deux autres lecteurs de la revue, l'abbé J. Helliet, recteur de Tréméven, ainsi que le celtisant François Vallée, entrent en lice. Après avoir indiqué que Le Yaudet était selon eux le « lieu haut » des Lexobiens, ils voient en Lannion l'inverse du Yaudet, ce n'est pas Lan-Huon, territoire de Huon mais bien la station des marais, Lan-Yun. Les lexobiens du Yaudet auraient remonté la rivière pour venir s'établir sur le versant de la colline.
D'autres font un rapprochement entre le mot Lannion et L'Alauna latine que l'on trouverait dans un dictionnaire de géographie ancienne.
En janvier 1913 la revue publie le résultat du concours, dont voici le résultat :
LENAION : Impossible car en breton il n' aurait pas donné la forme Lannion.
LAN YUN : Impossible pour des raisons de phonétique et pour des raisons d'onomastie, car les mots composés par LAN ont pour second terme un nom propre.
Les étymologies LAN-HUGEON, UYON, YON, LAN HUON, approchent plus ou moins de la vérité, mais ne tiennent pas compte de la forme ancienne LAN-UZION.
La forme LAN-IUZON = LAN-IUDON qui a pour elle la phonétique et l'histoire.
Le jury élimina ALAUNA.
Les notes du jury furent : 20 sur 20 à LAN-IUZON, 9 sur 20 à LAN-UYON, LAN-ION, 7 à LAN-YUN, 2 à LENAION.
L'étymologie LANN-UON reçut 10; elle ne fut pas totalement rejetée mais le jury précisa qu'elle aurait besoin d'être confirmée par des témoignages historiques et complétée par des variantes.
Quant à la proposition grecque elle reçut la note de 1 sur 20.
Le jury décida de partager le prix en donnant 20 francs au philologue F. Vallée et 5 francs, second prix, au recteur de Tréméven. L'auteur du temple de Bacchus reçut une collection des menus des banquets annuels de cette revue littéraire.
La solution de J. Loth fut donc retenue. Ouf ! Certains voulurent néanmoins rouvrir le concours. Que peut-on dire aujourd'hui ?
Il n'est pas dans notre intention de donner, ici, des réponses car nous manquons de documents objectifs. Mais cette intention serait plutôt de rechercher quelques arguments se rapprochant de la question des origines de Lannion et de voir s'il y a convergence avec le peu de connaissance que nous en avons".
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Qu'en est-il pour Lanouan ?
JCE