Extrait de Edmond REBILLE :
Itinéraire littéraire en Côtes d'Armor, Coop Breizh. 1998 :
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Léon Durocher (Léon Duringer) (1862-1918), né à Pontivy. À l'appel de Vicaire, treize ans après lui, donc en 1907, Léon Duringer décida de passer ses étés à La Clarté. Après des études à la Sorbonne, il était devenu professeur, mais il abandonna sa carrière pour chanter dans les cabarets montmartrois (Le Chat Noir, Le Bon Bock', La Pomme), et fréquenter les milieux littéraires. Il participa ainsi au fameux dîner celtique présidé par Renan. En 1894 il fonda avec Le Goffic l'association des Bretons de Paris. En 1900 il dirigea le cabaret breton de l'Exposition. Il se proclama pentyern (prince-chef) et présida le pardon de Montfort-l'Amaury qui attira la foule au début du xxe siècle. En 1908 il prit la tête de l'excellente revue Le Fureteur breton.
À la lecture de son curriculum vitae on comprendra que l'œuvre du poète-chansonnier est tantôt montmartroise, tantôt bretonne, avec : Clairons et binious; Binious et tambourins', Chansons de là-haut et de là-bas.
Nombre de ses chansons mises en musique ont été éditées : L'Angélus de la mer; Le Départ des goélettes; l'Académie bretonne, etc.
Il paraît difficile d'être plus breton que cet hôte assidu de la Côte de Granit rosé. Il a son médaillon au bourg de Trégastel sur un rocher proche de la chapelle Sainte-Anne. Mais c'est sur le port de Ploumanach qu'on l'entendra le mieux :
Ohé! Goulven; Ohé! Prigent,
Le fin poisson lamé d'argent
Au soleil là-bas frétille sous l'onde.
Allons pêcher ces vifs reflets :
Nous en ferons des bracelets
Pour cercler chacun le bras de sa blonde.
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C'était donc un celtisant, voir celtomane, de la fin du XIX et début XXè siècle.
Je ne le connaissais pas non plus.
JCE
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"Ne te borne pas seulement à respirer avec l'air qui t'environne, mais à penser désormais avec l'intelligence qui environne tout. La force intelligente, en effet, n'est pas moins répandue partout, et ne s'insinue pas moins, en tout être capable de s'en pénétrer, que l'air en tout être qui peut le respirer".
Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même. Livre VIII; verset LIV".