Au fil des lectures, on trouve des choses curieuses, comme celle-ci :
Extrait de Ogée,
Dictionnaire historique et géographique de Bretagne (1780). tome II, p. 704
Sous Saint-Aubin-du-Cormier
Mais il y a plus, et sur le bord de la lande, dans le bois dit "d'Uzel" est un endroit qui porte aussi avec lui toute une conviction; c'est le lieu dit le "
Bézier au charnier". Ici chose bizarre, la tradition tire son authenticité d'une erreur même. On dit avec raison dans le pays que là où le
charnier (3), c'est-à-dire le lieu où l'on ensevelit les morts; quant au mot «
bezier » on l'explique par ce fait qu'on y planta un
bezier (nom local du poirier sauvage), dont on montre encore des rejetons. Or, la tradition est tellement vieille que, depuis longues années, elle a fait fausse route; transposant les mots, elle nomme le «
Bezier au charnier» ce qui fut primitivement le «
Charnier aux Bésillés».
Bésilier est, en effet, un vieux mot gaulois qui signifie "tuer, massacrer" (4). Après avoir enfoui les morts, on donna à leur lieu de repos le nom de "Charnier (cimetière) aux Bésillés" pour le distinguer d'un cimetière ordinaire. Avions-nous raison de dire que l'erreur de la tradition montre qu'elle n'est pas récente, et confirme son authenticité ?
authenticité ?
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(3) Ancienne expression qui signifie cimetière.
(4) Ducange, v°
besilamentum, le dit positivement et cite entre autres ces deux vers du moyen-âge :
« Portes et huys ilz refraignent »
« besillent tous ceux qu'ilz attaignent »
Le mot est aussi resté dans la population rennaise : les enfants se menaçant entre eux disent encore : « Je vais te
bésiller, ou, par abréviation : Te
b'ser. »
Sur un autre point voisin de la lande, trois champs de la ferme de la Roëllerie portent aussi le nom de « champs des Bésillés >.
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JCE
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"Ne te borne pas seulement à respirer avec l'air qui t'environne, mais à penser désormais avec l'intelligence qui environne tout. La force intelligente, en effet, n'est pas moins répandue partout, et ne s'insinue pas moins, en tout être capable de s'en pénétrer, que l'air en tout être qui peut le respirer".
Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même. Livre VIII; verset LIV".