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| Palatalisation | |
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Auteur | Message |
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Begbie
Nombre de messages : 130 Age : 51 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/04/2007
| Sujet: Palatalisation Mer 11 Aoû 2010 - 8:28 | |
| Bonjour,
Qui pourrait me dire quelles sont les origines de la palatalisation en France et en pays Vannetais ? Origine celtique gauloise, influence germanique ?
Merci.
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| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Mer 11 Aoû 2010 - 14:13 | |
| Ca me paraît impossible à savoir. On ne sait pas comment on prononçait les langues autrefois (du moins le gaulois, le francique, le vannetais). D'autant que la palatalisation n'est pas quelque chose qu'on écrit systématiquement. Par exemple en vannetais, la palatalisation de k, g, gu ne s'est jamais écrite, et ne s'écrit toujours pas. En dehors des enregistrements et des livres de linguistique, les livres en vannetais n'indiquent pas que ces consonnes sont palatalisées à proximité de e i u/we/wi. | |
| | | Ostatu Major; Mestr; Maestro
Nombre de messages : 6623 Age : 58 Localisation : Lutetia Parisiorum Date d'inscription : 09/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Mer 11 Aoû 2010 - 14:28 | |
| Les pages 375-403 de A Historical Phonology of Breton De Kenneth Jackson sont consacrées à la palatalisation. Mais je n'ai jamais pris le temps (ou jamais eu le courage ) de les lire. Si cela te tente. un extait toutefois : "§ 559 The date of Palatalisation The question of the date of the rise of palatalisation where consonants stand in contact with front vowels is an exceedingly difficult one. One source of uncertainty is the fact that except with a few consonants, the spelling of B., and particularly of MB., is not designed to show the presence of palatalisation." p.400 exceedingly = extrêmement spelling = orthographe | |
| | | Begbie
Nombre de messages : 130 Age : 51 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Mer 11 Aoû 2010 - 14:56 | |
| Les zones "géo-culturelles" (ligne joret, basse/hte Bretagne, etc...) permettent peut-être de faire des hypothèses liées à l'Histoire et notamment l'immigration bretonne puis scandinave. Non ? | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Ven 13 Aoû 2010 - 21:41 | |
| Faire des hypothèses on peut toujours...
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| | | Marc'heg an Avel Admin
Nombre de messages : 7733 Age : 77 Localisation : Lannuon / Lannion. Breizh Izel Date d'inscription : 27/03/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Sam 14 Aoû 2010 - 9:04 | |
| Il me semble que Léon Fleuriot (Orig.) avais évoqué la palatalisation du K, et soulevé une zone territoriale en Bretagne centrale, entre Vénètes et Osismes.
JCE _________________ "Ne te borne pas seulement à respirer avec l'air qui t'environne, mais à penser désormais avec l'intelligence qui environne tout. La force intelligente, en effet, n'est pas moins répandue partout, et ne s'insinue pas moins, en tout être capable de s'en pénétrer, que l'air en tout être qui peut le respirer".
Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même. Livre VIII; verset LIV".
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| | | ALLENO
Nombre de messages : 116 Localisation : AN ORIANT Date d'inscription : 18/09/2010
| Sujet: Re: Palatalisation Dim 26 Sep 2010 - 15:27 | |
| IMMIGRATION SCANDINAVE??? terme un peu fort?
la palatisation comme d'autres phénomènes phonétiques me parait au départ lié plus à des ethnies qu'à une seule structure phonologique: apparemment chaque fois qeu ce type de phénomène se produit il apporte plus de problèmes à la structure qu'il n'en résoud - après, les contacts entre langues ou dialectes (c'est la même chose ou presque pour moi) et les rapports de force politique et économique peuvent imposer sur un certain territoire des habitudes articulatoires qui ne sont pas originaires de ce territoire - la zone alpine me parait avoir joué un grand rôle dans la palatisation de K/G et on peut supposer qu'un certain groupe humain parlant je ne sais quelle langue à l'origine a réussi à imposer aussi des palatisations dans les langues slaves et baltes - contrairement aux structuralistes qui ne tiennent pas compte des éléments qui contredisent toute leur théorie, je pense et ai pu constater que ces tendances liée à une population (ou des p.) continuent de s'imposer à la longue aux habitudes articulatoires des "langues victorieuses" alors que dans des groupes humains où l'on ne tend pas à palatiser, la palatisation s'impose si une langue de vainqueurs palatiseurs s'impose, mais cette palatisation-là est "apprise" et s'arrête de produire des effets: le français d'oïl non influencé par du germanique continue de se palatiser dans la langue populaire et dans les dialectes;
en France, en lien avec la zône alpine (lien ethnique voir "anthropologique" confirmés) c'est l'Auvergne du Nord qui parait avoir (avant l'exode et le mélange modernes) été le grand centre de palatisation, qui se retrouve aussi bien les dialectes d'oïl que les dialectes occitans - elle touche K/G/ mais aussi d'autres consonnes dont des "liquides" - je ne crois pas que la palatisation vannetaise soit un hasard NI une preuve de bi-linguisme britto-roman ou romano-breton: je crois plutôt que la palatisation vannetaise a des causes "naturelles", et que si cette palatisation n'est pas complète comme en français (preuve que ce n'est pas du au bilinguisme, car KA n'est pas touché) c'est dû à que cette population est à mi-chemin par ses origines et non pas par sa géographie, entre les Bretons de l'Ouest et les Français d'oïl (H-Normandie et Artois-Picardie mis à part). d'aillleurs en Vannetais, la palatisation maximale s'observe en centre-ouest vannetais, et déborde largement sur les parlers cornouaillais proches (C-Nord, Finistère), alors que les parlers vannetais les plus proches du pays-gallo ne palatisent pas autant. ce sont pourtant ces derniers qui auraient dû être touchés les premiers par le bilinguisme?!?
cela reste un problème intéressant pour le breton, et le débat est ouvert:
mais j'insiste sur l'aspect: "évolution liée au substrat" (ethnique et linguistique) - | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Dim 26 Sep 2010 - 15:37 | |
| Le problème de la palatalisation de k et g en breton, c'est qu'on ne l'a jamais notée par écrit (et encore maintenant), du coup c'est un phénomène qu'il est difficile de dater, et il est difficile de parler de son évolution... On peut parler de son évolution au cours du XXe siècle, à la limite, à partir du moment où on a eu des enregistrements sonores... | |
| | | Alexandre Major; Mestr; Maestro
Nombre de messages : 438 Age : 55 Localisation : Marly le Roi Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 2:06 | |
| - ALLENO a écrit:
- la zone alpine me parait avoir joué un grand rôle dans la palatisation de K/G
Les langues alpines actuelles palatalisent peu : elles imposent des affriquées (2e mutation consonantique de l'allemand, etc.) Tu t'appuies sur quoi ? - ALLENO a écrit:
- contrairement aux structuralistes qui ne tiennent pas compte des éléments qui contredisent toute leur théorie
? | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 2:28 | |
| - Citation :
- je ne crois pas que la palatisation vannetaise soit un hasard NI une preuve de bi-linguisme britto-roman ou romano-breton: je crois plutôt que la palatisation vannetaise a des causes "naturelles", et que si cette palatisation n'est pas complète comme en français (preuve que ce n'est pas du au bilinguisme, car KA n'est pas touché) c'est dû à que cette population est à mi-chemin par ses origines et non pas par sa géographie, entre les Bretons de l'Ouest et les Français d'oïl (H-Normandie et Artois-Picardie mis à part).
d'aillleurs en Vannetais, la palatisation maximale s'observe en centre-ouest vannetais, et déborde largement sur les parlers cornouaillais proches (C-Nord, Finistère), alors que les parlers vannetais les plus proches du pays-gallo ne palatisent pas autant. ce sont pourtant ces derniers qui auraient dû être touchés les premiers par le bilinguisme?!? justement, dans ce cas je ne vois pas trop pourquoi tu dis qu'ils sont à mi-chemin... Comme tu dis, en vannetais oriental on palatalise moins qu'en bas-vannetais par exemple, pourtant le vannetais oriental est plus proche de la zone gallèse ; quand aux origines des gens, je ne vois pas trop quelle différence d'origine il pourrait y avoir entre les Bas-vannetais et les Haut-vannetais... donc je ne vois pas trop ce que tu veux dire... De quelles langues alpines vous parlez? du suisse-allemand? du franco-provençal? du provençal alpin? de l'italien? du romanche? etc... Je ne trouve pas que toutes ces langues se ressemblent... | |
| | | Alexandre Major; Mestr; Maestro
Nombre de messages : 438 Age : 55 Localisation : Marly le Roi Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 10:17 | |
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| | | Ostatu Major; Mestr; Maestro
Nombre de messages : 6623 Age : 58 Localisation : Lutetia Parisiorum Date d'inscription : 09/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 15:02 | |
| - Marc'heg an Avel a écrit:
- Il me semble que Léon Fleuriot (Orig.) avais évoqué la palatalisation du K ...
JCE dans les Origines de la Bretagne, cf. pp 86-87 | |
| | | ALLENO
Nombre de messages : 116 Localisation : AN ORIANT Date d'inscription : 18/09/2010
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 15:46 | |
| c'est normal que je ne parle pas de langue puisque j'essaie de montrer (c'est une théorie comme une autre) que le substrat "ethnique", c'est à dire la population relativement stable génétiquement et culturellement sur une période donnée, peut développer des tendances phonétiques générales qui n'ont rien à voir avec la phonologie et qui finissent par s'imposer à la longue sur une langue nouvellement apprise issue d'un autre groupe de langues; alpin, c'est géographique ici, et non pas linguistique: de plus un phénotype assez bien caractérisé s'est développé autour des Alpes il y a environ 5000 ans dont les "prototypes" anciens sont apparus d'après certains en Bavière et en Bourgogne il y a 10000 ans environ; vraisemblablement une population locale sédentarisée depuis assez longtemps dans la zone Jura-Alpes et peut-être jusqu'à la Hongrie; ces tendances sont permanentes tant que la groupe humain en question ne change pas trop dans sa composition physique. curieusement, à l'époque de la celtisation de la Gaule et d'autres contrées, des gens de ce phénotype alpin paraissent avoir progressé rapidement au regard de l'Histoire, dans toutes les directions: était-ce des Celtes? je ne sais pas. Des celtophones: pratiquement sûrs, mais sans doute des celtisés tardifs (encore que vu les débats actuels, savoir qui a été "celte en premier" est acrobatique.
Il reste que même mêlé, ce type a monté à l'époque des Champs d'Urnes vers Paris d'où il a envoyé plus tard (Âge du Fer?) des "contingeants" vers le Massif Armoricain où il est resté plus dense à l'Est (Haute-Bretagne en gros + Mayenne + Anjou Ouest + Vendée) d'autres éléments sont descendus par le Rhône comme beaucoup d'autres avant (les plus éloignés ont dû se noyer dans la population sans doute ibère de la Catalogne d'alors) - certains ont abordé la Bohême, d'autres même, bien que peu nombreux, paraissent avoir atteint l'Ecosse (notemment le Fifeshire où ils se sont partiellemen tseulement noyés dans le reste de la population d'alors..
ce type se retrouvait (avant les brassages plus récents du XX°S) très majoritaire en Auvergne-Velay-Rouergue et en Languedoc occidental des plaines ainsu que dans les Alpes françaises italiennes et suisses romandes: vraisemblablement, le mélange celtique "français" devait souvent beaucoup à cet élément physique dans son ethnogénèse; c'est pourquoi j'estime qu'il est fort possible que la tendance à la palatisation, qui est la plus forte en Auvergne (Nord) mais qui existe à d'autres degrés presque partout en France, y compris dans les dialectes occitans du Nord, et qui existe partiellement chez les Italiens dont les ancêtres Italiques sont descendus eux aussi des Alpes, peut avoir son origine dans une population qui a très bien pu changer de langue(s?) sans perdre pour autant sa tendance à palatiser voyelles comme consonnes d'ailleurs car les 2 sont assez liés : par ex.le /u/ slave ancien est allé à /i/ en passant par /ü/ et les Slavisants étaient de gros palatiseurs (les vrais car là encore, les Slaves du Sud ont adopté des mots palatisés, mais ne "mouillent" pas autant que les Slaves du Nord et de l'Est) ...voir les dialectes limousins-auvergnats, les dialectes italiens du Nord-Ouest, voir la différence partiel entre dialectes poitevins du Nord et ceux du Sud
ex. de tendance maintenue chez une population pas trop changée et de tendance morte chez une population différente acculturée: les Anglais palatisent peu ou pas (sauf peut-être, comme les Frisons, pour une rencontre consonne+voyelle fermée aboutissant à un yod (cons. + i / cons. + é --> cons + y): voir 'church' fris. 'tserke', 'choose' << 'kiosen' < 'kiesen' et encore les scots disent 'kirk' /kërk/ - le 'i' parait avoir qqfois causé une palatisation (origine dialectale? 'chill' mais ça s'arrête là les mots empruntés au Normand qui palatisait peu dans le Nord (influence germanique diverse: Saxons, Francs, Vikings): pas de palatisation: 'carrette' >> 'cart' - 'castle' - 'cattle' (cheptel' 'chatal') les mots latins palatisés en anglais paraissent liés pour la plupart à la période angevine, celle qui a vu le plus de mots français passer dans l'anglais COURANT; ces avaient été palatisés par des francophones d'oïl AVANT l'emprunt 'chair' (chaise, chaire) - 'change' - 'chamber' - 'cheftain' il faut bien sûr discerner la palatisation déja faite en latin décadent (ke/ki >> tse/tsi >> ce/ci de la suivante, plus exemplaire encore, de ka>>cha -cela ne réduit en rien la démonstration en anglais d'aujourd'hui, les mots latins, savants, empruntés en 'ca' resteront prononcés /kha/ (simplification phonétique, bien sûr) alors qu'en France Centre-Nord et Nord-centre (Ouest et Est aussi) ces mots empruntés ou savants tendent vers /kya/ ancêtre de /tcha/ et /cha/
résumé: des tendances existent qui ne correspondent pas aux frontières des langues mais sont portées par certaines populations et pas par d'autres - des tas d'exceptions existent car entre le noyau "dur" d'une population et celui d'une autre bien différente, l'Histoire met toujours des zones de contact et de mélange, la tendance forte dans le "noyau dur" s'atténue à mesure qu'on s'en éloigne et certains mots échappent partiellement à la règle car ils sont d'un emploi commercial qui dépasse largement le territoire de tel ou tel groupe ou bien ont un statut littéraire ou politique - la structure de langue que je minimise plutôt dans ces cas peut quand même influer: ceux qui palatise trop en palatisant Ka en tcha ont poussé tché et tchi vers tçé, tçi puis çé/ci: clin d'oeil du destin , le son /s/ n'est plus palatisé (sauf en Basse-Auvergne (Nord) qui a 'sh' alors: preuve que le noyau dur tient bon toujours, qui mouille aussi les Ty, les Ly, les Ny etc...
en vannetais la palatisation (moindre qu'en français d'oïl je rappelle) qui touchait peu 'gwe/gwi' vers 1900 parait être passé de /gyùé/gyùi/ a /djùé/djùi/ (grossièrement)
quant aux allemands du sud, qui palatisent beaucoup les voyelles (/u/ >> /Ü/, /o/ >> /Ö/ /aw/ >> /ëü//oy/ avec glissement obligé des anciens /Ö/ vers /é/è/ (ça ne rappelle pas le vannetais ça?) et des anciens /ü/ vers /i/ - c'est à dire sur-palatisation e obligation de centraliser certaines voyelles en conséquence- leur situation ethnico-culturelle a elle aussi beaucoup changé, sinon plus qu'en Gaule ancienne (ils ont reçu beaucoup de Monde venu du Nord) et le traitement des consonnes parait assez peu palatisant, ce qui ne prouve pas qu'il n'y ait jamais eu cette tendance dans les anciennes populations locales
voilà un pavé bien indigeste et qui sera sûrement discuté et "tabuté"
il faudrait des pages et des pages pour illustrer ça correctement | |
| | | Alexandre Major; Mestr; Maestro
Nombre de messages : 438 Age : 55 Localisation : Marly le Roi Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 16:00 | |
| - ALLENO a écrit:
- c'est normal que je ne parle pas de langue puisque j'essaie de montrer (c'est une théorie comme une autre) que le substrat "ethnique", c'est à dire la population relativement stable génétiquement et culturellement sur une période donnée, peut développer des tendances phonétiques générales qui n'ont rien à voir avec la phonologie et qui finissent par s'imposer à la longue sur une langue nouvellement apprise issue d'un autre groupe de langues;
Ça s'appelle l'hypothèse de Meillet. Je l'ai déjà défendue sur une autre forum dans un autre contexte. Pour autant, je ne vois toujours pas pourquoi tu veux faire venir ce trait des Alpes, où précisément il est particulièrement mal illustré. Pourquoi ne pas tout simplement le faire venir de Bretagne où il se manifeste à époque d'attestation ? La palatalisation est une tendance générale du langage, car elle découle de la loi du moindre effort pour attraper un i et, dans une moindre mesure, un e. Tu ne peux donc pas mettre sur un même plan une palatalisation contextuelle, comme l'umlaut allemand, et une palatalisation généralisée même hors contexte phonétique, comme la satémisation des langues slaves. Pour ce qui est du breton, que je connais mal, commence par vérifier si cette palatalisation est contextuelle, liée à la présence d'un i ou de toute autre métaphonie, ou si elle est systématique et témoigne donc d'une tendance générale à la palatalisation. | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 16:28 | |
| - Citation :
- quant aux allemands du sud, qui palatisent beaucoup les voyelles (/u/ >> /Ü/, /o/ >> /Ö/
/aw/ >> /ëü//oy/ avec glissement obligé des anciens /Ö/ vers /é/è/ (ça ne rappelle pas le vannetais ça?) et des anciens /ü/ vers /i/ af yiddish oykh. - Citation :
- Pour ce qui est du breton, que je connais mal, commence par vérifier si cette palatalisation est contextuelle, liée à la présence d'un i ou de toute autre métaphonie, ou si elle est systématique et témoigne donc d'une tendance générale à la palatalisation.
la palatalisation de k après i est très très répandue, même dans les dialectes réputés palataliser peu (Trégor, Léon, exemple dans des mots comme pikañ, prononcés "pitya(ñ)"). La palatalisation de k, g, gw devant i, e, u est surtout fréquente en vannetais et zones cornouaillaises proches. Comme il a été dit, la palatalisation va plus loin dans l'ouest du vannetais que vers l'est. Par exemple, "blanc" se prononce [dʒɥen] en bas-vannetais, mais souvent [gɥən] à l'est du haut-vannetais (partie proche du pays gallo). Il me semble que la palatalisation en breton est rarement (si elle peut l'être) due à autre chose que la présence d'une voyelle antérieure juste avant ou juste après la consonne. | |
| | | Alexandre Major; Mestr; Maestro
Nombre de messages : 438 Age : 55 Localisation : Marly le Roi Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 16:36 | |
| - Quevenois a écrit:
- Il me semble que la palatalisation en breton est rarement (si elle peut l'être) due à autre chose que la présence d'une voyelle antérieure juste avant ou juste après la consonne.
Ce qui tend à dire qu'elle en dit peu sur le substrat linguistique breton. | |
| | | ALLENO
Nombre de messages : 116 Localisation : AN ORIANT Date d'inscription : 18/09/2010
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 22:27 | |
| j'ai répondu à l'instant mais je ne sais plus à qui, hélas: je reprenais et insistais sur les différences selon les zones notemment en Bretagne, où le traitement est très différent d'un coin à l'autre, mais avec une certaine cohérence haute-vannetaise: j'y développais une hypothèse toute personnelle (c'est peut-être son seul mérite) sur les palatisations "apprises" et systématiques devant I/U/EU/E en bas-vannetais face à celles en fait plus "naturelles" et + nombreuses du haut-vannetais dans le cas par ex. des groupes voy. d'avant /consonne/voy. d'arrière, alors que ce haut vannetais palatise peu dans les groupes étymologiques KE/GE issu d'anciens CON/COM/ huat-vannetais:conservateur et palatiseur quand même bas-vannetais: systématiseur simplicateru, sans respect de l'étymologie sur ce point
cette notion d'influences non naturelles d'un dialecte sur l'autre m'a été inspirée aussi par le parler des alentours de Bubry, qui pour moi a été une zône 'baudaise' ou 'quistinicoise' avant de tomber dans l'orbitre du pays Pourlet véritable: la conservation du -N final y a été "réapprise" à mon sens en dépit de l'étymologie: ils mettent des -N finaux partout même dans les groupes en -AÑ(V) !!! | |
| | | ALLENO
Nombre de messages : 116 Localisation : AN ORIANT Date d'inscription : 18/09/2010
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 22:28 | |
| donc substrat 'mod-pe-vod' pour conclure
ALLENO | |
| | | Ar Barzh Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 404 Age : 53 Localisation : Naoned / Neñneit Date d'inscription : 09/07/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Lun 27 Sep 2010 - 22:36 | |
| Je signale à titre d'information que le breton de Batz-sur-Mer avait une tendance à "l'hyperpalatalisation". Ceci peut signifier trois choses : 1. Il a existé anciennement une aire continue de fortes palatalisations de la presqu'île de Guérande au bas-vannetais actuel, et le haut-vannetais moderne palatalise moins par "réaction", phénomène typique des aires frontalières (= pour se démarquer du gallo). 2. Les palatalisations sont récentes (j'en doute, vu qu'en pays de Guérande il existe des formes anciennes du XVe siècle qui les notent...) 3. On ne sait pas pourquoi, il n'y a aucune logique. | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Mar 28 Sep 2010 - 2:00 | |
| - Citation :
- 1. Il a existé anciennement une aire continue de fortes palatalisations de la presqu'île de Guérande au bas-vannetais actuel, et le haut-vannetais moderne palatalise moins par "réaction", phénomène typique des aires frontalières (= pour se démarquer du gallo).
des preuves? Pour moi, étant donné que le breton et le gallo sont deux langues différentes, je ne vois pas trop pour quelle raison il y aurait eu un besoin supplémentaire de se démarquer... - Citation :
- cette notion d'influences non naturelles d'un dialecte sur l'autre m'a été inspirée aussi par le parler des alentours de Bubry, qui pour moi a été une zône 'baudaise' ou 'quistinicoise' avant de tomber dans l'orbitre du pays Pourlet véritable:
une partie de Bubry parle pourlet, une autre parle haut-vannetais un peu du même genre qu'à Quistinic, donc il n'est pas "tombé dans l'orbite du pourlet" en totalité! Quant aux "influences non naturelles d'un dialecte sur l'autre", peux-tu donner des exemples? - Citation :
- la conservation du -N final y a été "réapprise" à mon sens en dépit de l'étymologie: ils mettent des -N finaux partout même dans les groupes en -AÑ(V) !!!
De quel dialecte parles-tu? Et as-tu des exemples? | |
| | | Ar Barzh Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 404 Age : 53 Localisation : Naoned / Neñneit Date d'inscription : 09/07/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Mar 28 Sep 2010 - 13:26 | |
| - Quevenois a écrit:
-
des preuves? Pour moi, étant donné que le breton et le gallo sont deux langues différentes, je ne vois pas trop pour quelle raison il y aurait eu un besoin supplémentaire de se démarquer... Des preuves ? Je n'en ai aucune (se reporter à mon hypothèse n° 3 !). Toutefois que les langues des zones de contact essaient de se "purifier" par réaction n'est pas une nouveauté. Ainsi le néerlandais de Belgique est-il plus conservateur que celui des Pays-Bas (d'après ce qu'on en dit, car je ne parle pas ces langues). Il est pourtant très différent du wallon. J'imaginais donc que les palatalisations aient pu être perçues comme un élément typiquement gallo par les locuteurs du haut-vannetais, et par conséquent réduites par correction. On a bien le cas en breton KLT avec des corrections de prononciations perçues comme vannetaises. Je me souviens avoir entendu Per-Mari Mevel (natif de Plonévez-Porzay) dire dimezall pour dimezell : il est probable (ai-je tort ?) que dans son parler, les finales en -ell soient perçues comme une influence de haute-Cornouaille, voire vannetaise, sur des finales normalement prononcées -all, d'où ce faux rétablissement. La supression de certaines palatalisations pourrait être un phénomène de ce type. | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Mar 28 Sep 2010 - 14:08 | |
| - Citation :
- Toutefois que les langues des zones de contact essaient de se "purifier" par réaction n'est pas une nouveauté. Ainsi le néerlandais de Belgique est-il plus conservateur que celui des Pays-Bas (d'après ce qu'on en dit, car je ne parle pas ces langues). Il est pourtant très différent du wallon.
en quoi peut-on dire que c'est dû à une réaction? - Citation :
- J'imaginais donc que les palatalisations aient pu être perçues comme un élément typiquement gallo par les locuteurs du haut-vannetais, et par conséquent réduites par correction.
je comprends ta réflexion, mais moi je pense pas que ça soit le cas. Ca aurait été le cas si les 2 communautrés avaient parlé 2 langues proches, et qu'ils aient senti le besoin de se distinguer davantage, mais quand on a 2 langues complètement différentes, je vois pas trop l'intérêt... - Citation :
- On a bien le cas en breton KLT avec des corrections de prononciations perçues comme vannetaises. Je me souviens avoir entendu Per-Mari Mevel (natif de Plonévez-Porzay) dire dimezall pour dimezell : il est probable (ai-je tort ?) que dans son parler, les finales en -ell soient perçues comme une influence de haute-Cornouaille, voire vannetaise, sur des finales normalement prononcées -all, d'où ce faux rétablissement.
pourquoi -ell serait perçu comme vannetais ou haut-cornouaillais? La majorité des bretonnants prononcent comme ça... Moi je crois pas tellement à cette volonté qu'auraient les gens de changer leur prononciation exprès pour se distinguer des voisins... j'ai jamais observé de phénomène manifeste allant dans ce sens. La prononciation change de commune en commune, je trouve bizarre que les gens aient besoin d'en rajouter exprès pour se distinguer davantage... alors qu'ils remarquent déjà le moindre petit truc différent... | |
| | | Ar Barzh Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 404 Age : 53 Localisation : Naoned / Neñneit Date d'inscription : 09/07/2007
| Sujet: Re: Palatalisation Mar 28 Sep 2010 - 14:21 | |
| Je n'ai pas le temps de développer à l'infini ces aspects qui tiennent non seulement à la linguistique, mais aussi au rapport politique entre peuples et langues...
Sur la question des prononciations vannetaises corrigées ou hyperléonismes, lire Falc'hun, "Perspectives nouvelles sur l'histoire de la langue bretonne". Il y a je crois pas mal d'éléments dedans. | |
| | | ALLENO
Nombre de messages : 116 Localisation : AN ORIANT Date d'inscription : 18/09/2010
| Sujet: Re: Palatalisation Mer 29 Sep 2010 - 11:39 | |
| réponses partielles complémentaires:
FALC'HUN a parfois poussé le bouchon un peu loin (il y a pas mal de pétitions de principe dans son livre, pour soutenir sa vision globale)
par contre il a quand même fait avancer le débat, et ses histoires de léonismes ou autres n'ont rien d'absurde (snobisme de certains catégories sociales, prêtres léonards (un paquet, une vraie exportation de masse!!!) - pour certains mots, on ne comprend pas comment le seul commerce a pu les divulguer sur de telles aires... mais on ne va pas éplucher FALCHUN ici)
pour le haut-vannetais et les exceptions à la palatisation de K/G DEVANT E seulement il ne s'agirait pas d'une REACTION mais d'une CONSERVATION (anciens CO- ? mutés ou non ) ceci dit je n'explique pas les exceptions devant I étymologiques dans certains mots (KI (rare)/KISTEN (assez courant)
l'influence pour certains mots de leur emploi dans certaines sphères n'est pas négligeable: en vannetais, les prêtres venaient du pays de Vannes, Auray, Locminé: le pays pourlet, comme le Trégor avec les prêtres léonards, a eu droit à ces prêtres haut-vannetais aussi: certaine mots bas-vannetais me PARAISSENT avoir été influencé par le haut-vannetais: /KANDERù/ n'est pas naturel, j'attendrais plutôt /TCHINDER(ù)/ comme en Basse-Cornouaille: KEMPENN/DIGAMPENN avec son sens moral pourrait être aussi un mot influencé par la religion: je vais essayer de faire un inventaire de ces mots bizarres en bas-vannetais: si quelqu'un peut me donner des mots bas-vannetais en KEN/KEM an breton littéraire et traité en KAN/KAM, ce serait intéressant A | |
| | | Quevenois Racine; Gwrizienn; Root
Nombre de messages : 595 Localisation : Breizh-Izel Date d'inscription : 13/09/2008
| Sujet: Re: Palatalisation Mer 29 Sep 2010 - 19:32 | |
| - Citation :
- /KANDERù/ n'est pas naturel, j'attendrais plutôt /TCHINDER(ù)/ comme en Basse-Cornouaille:
tchinderw se dit dans certaines communes du pays lorientais, à l'ouest, si je me souviens bien. Mais je pense que c'est minoritaire en bas-vannetais. - Citation :
- KEMPENN/DIGAMPENN avec son sens moral pourrait être aussi un mot influencé par la religion:
moi je pense pas, kampenn signifie préparer, réparer, entretenir etc. C'est très courant et n'a pas spécialement un sens moral par ici. | |
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