nd> nwa, nwa> nd Parallèlisme:
annoar andwer fr. génisse
*ianwar gevnder (= genver) fr. janvier
Rappel:
ander, andar ou
andour sont attestés sporadiquement dans la presqu'île de Crozon, le Cap-Sizun, vers Douarnenez et le nord ouest du pays Bigouden. Cf. ALBB carte 500, et cartes du NALBB 357, 358.
http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-500.jpgfr. génisse(s),
allemand Färse, Kalbe,
anglais heifer,
gallois anner, treisiad, heffer
br. ann(ou)ar ann(u)er
ander andour o(u)nner inn(o)ar a(ñ)hor
E. Ernault a noté à Saint-Mayeux (Haute Cornouaille orientale) / Zan Veg / Sant-Vaeg,
1881 207: añhuerichet, génisses (St-M.)
Le NALBB donne sur la carte 358 "des génisses":
- à Laniscat pt 71 (à l'ouest presque immédiat de Saint-Mayeux): añhô'richët
- à Plussulien pt 68 (au nord ouest immédiat de Saint-Mayeux): 'ahorisët
Autre cas d'un d inattendu, atypique, dans
gjèvndèr = genver, fr. janvier:
http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-461.jpgALBB carte 461
(mi:z)'gjèvndèr = miz genver, fr. mois de janvier à Bréhat en 1920.
Ce n'est pas un hapax, et la position périphérique dans le domaine bretonnant laisse supposer plutôt un archaïsme:
R. Koadig (BG p. 49) donne
dyèvnder (dy pour g mouillé) comme le mot usuel pour fr. janvier vers Paimpol (Plounez), Plourivo, Plouézec.
On peut supposer un lien avec latin *ianwar- , et le d peut-il être la survivance d'une forme celtique ancienne en t équivalente à ce latin januar- ?
Sur la fiabilité des atlas linguistiques:
L'ALBB donne
genver (sans d) pour fr.
janvier à Ploubazlanec en 1920. L'informatrice, née vers 1870, a pourtant son père originaire de Bréhat. Il y a fort à parier qu'elle a donné une forme normalisée, lettrée, consensuelle, à l'enquêteur Pierre Le Roux et qu'elle connaissait aussi la forme
'gjèvndèr.
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