Sot, bête, imbécile, stupide etc en breton

Sot, bête, imbécile, stupide, idiot  etc. en breton.

Pour commencer:
alorin (vers Carhaix, Trevidig)
Hennezh n'eo nemet un alorin

et son dérivé (attesté à une vingtaine de km à l'est)
aloriaj (prononcé -èch) (Plounévez-Quintin, N Davalan)
N'eus ket 'met aloriaj gantañ

Je confirme : alori, voire halori, bien connu dans toute la région de Rostrenen.
Egalement : alkan /'alkãn/ : con, crétin, et alkanaj /al'kã:naʃ/ : des conneries, des bêtises.
alkan, probablement pour alikan, du fait de la tendance dans le coin à accentuer des mots de 3 syllabes sur la première, voire à faire disparaitre la voyelle intermédiaire (gousprow, lâbrèt pour gousperoù, labourat).

J'avais un camarade de classe à Rostrenen dans les années 70 qui s'appelait Lallican.
Le nom est attesté des 2 côtés de la frontière linguistique (Loudéac).

Egalement bien connu dans la région de Rostrenen, et plus au nord vers Callac et Guingamp :
bleup /bløp/ : niais, crédule.

Voir :
http://www.radiobreizh.net/medias/187/9480/5ef626a75763598ffcfc8dc9a7f4bb88/159-1-leup.mp3
et
http://www.radiobreizh.net/medias/187/9512/29d7a874d159e74cace43ea2daee47cc/159-2-leup.mp3

Dérivés :
un divleuper : escroc, personne qui joue des mauvais tours, qui profite de la crédulité des autres.
divleupañ : jouer un mauvais tour.
divleupet on bet gantañ : il m'a bien roulé !
un divleupadenn : un mauvais tour, une arnaque.

Quelques exemples en haute-Cornouaille

SOD : Fou, folle / Sot(te)

BLEUP : Niais(e) / Bête

GINOU-PATATES : Idiot (-e) (du village)

TEUK : Nigaud / Nullard / Qui n'avance pas / Qui ne fait rien

Te zo ur ginoweg ! Te vé kontet kaojou dit ! : T'es un naïf ! On te raconte des sornettes

C'hwi zo un inossant ! Deus d'an nec'h ! Me ziskoueo doc'h ! : T'es un idiot ! Monte ! Je vais te montrer !

Houmañ zo ur veuc'h-velchen : Elle est bête à manger du foin

Digor e hinou (e)vel un alvaon : La bouche ouverte comme un ahuri

Un dèn divêt : Un simplet / Un lève tard

Penn-brell : Personne fofolle, écervelée

Penn-klei : Qqn qui n'obéit pas, n'en fait qu'à sa tête, qui ne comprend rien

Un' ha neus ket kalz spered : Qqn qui n'a pas beaucoup de jugeote

Hemañ zo ur planken ! : C'est un imbécile !

Hezh a vank ur hreunenn dahoñ / Un dister (dra) a vank dahoñ : Il a un grain / Il lui manque une case

Hemañ neus ur ginou dru, lar forz petra pa vé goullet un dra mennaket digantoñ : C'est un baratineur, il dit n'importe quoi quand on lui demande quelque chose

Ober e alori : Faire le pitre

ETEB 74/75 (Jaffré), 2010, p. 87:
ober e sklep (faire l'imbécile / l'intéressant / le con, jouer au couillon, au faux con)

Per-Kouk a écrit:

Penn-klei : Qqn qui n'obéit pas, n'en fait qu'à sa tête, qui ne comprend rien

in LPPN de F. Favereau : "penn-klei(z) !, mauvais coucheur, emmerdeur ! ; pennou-klei(z), ya sur, des personnes désagréables, ça c'est sûr ; klei(z) e' da vreg ? , ta femme est-elle irascible ?"

in Geriadur bras de F. Favereau : "(...) pennoù kleiz ya sur ! (Ph), penn kleiz ! (insulte Ph : kac’her diaes & ur penn kleiz a zen – Y.Gow (...))"

garz, loba, loukez, nay, sot-nay

Per-Kouk a écrit:

TEUK : Nigaud / Nullard / Qui n'avance pas / Qui ne fait rien

En Trégor, ce mot a le sens de maladroit, malhabile (distu) ; empoté.

(+ teukañ : heurter (qch) du pied, trébucher, achopper)

teukañ est-il apparenté à stokañ/stekiñ?

Personne ne connait 'droch'? Ca a l'air spécifique à la basse Cornouaille. Favereau le donne comme équivalent de bizarre, cocasse. Bof bof comme traduction. An dra-se zo drol! Bizarre, étonnant c'est 'drol'.

Un den droch; Te zo droch. i.e bête, stupide, idiot, con des fois le sens est un peu moins fort (bêta) mais quand même...
Droch ar pardon: le con de l'assemblée, le neuneu de la bande.
Ober un taol droch : faire une grosse bêtise

Ur penn peul: un lourdaud. On dit aussi chom e-gis ur peull
Ul leue: disons pas très rapide à la réflexion

Sinon bête et méchant et con dans cette acception pour moi c'est gwallac'h/gwaller, le premier étant plus proche de la prononciation. Qu'est-ce donc que ce mot là? Tout simplement 'gwall daer' avec le 'd' qui s'écrase sous l'accent comme le 'b' de pont'nabad  ou le 'd' de skudell par exemple.
Mais au pluriel, 'skouell' redevient 'skouedilli'.
De même au comparatif et superlatif 'gwallac'h' reprend son 'd' (gwaldriac'h et gwaldria).

Citation :

"Gwalleur (ha gwaller, gwallar, a-wechoù  gwalldeur, gwalldar),  a zo anv-gwan  er  Gelveneg, hag  e  talv  «  techet  da  zrougober  »  :  «  ur c'hi gwalleur  »,   ur c'hi a  beg  (Sl. Pegañ),    « un den gwalleur   », un den  a  sko ;  «  ur  marc'h  gwalleur   »,  ur marc'h a wink"

Gwalarn mai 1944 n°165 (p.317)

= (ici) méchant, mauvais...

Oui méchant, mauvais c'est le sens premier. On dit bien "ur c'hi gwaller". Con vient par extension et on ne prête pas un grand esprit à celui qui est "un den gwaller".

Ce qui est sur c'est que ceux qui ont fait entrer ce mot dans le dico de Favereau et par rebond dans les autres (pareil pour Bourligueux dans Gwalarn) n'ont pas réalisé qu'il s'agissait de "gwall daer".

Dans son Geriadur Bras, F. Favereau interprète gwallac'h autrement. Je le cite :

Citation :

gwalc'h (...) ur gwal(l)ac'h (& gwaller – den fall, defallad délinquant Big.<MR)

Pour lui, il s'agirait d'un a épenthétique : gwallac'h (comme dans a-walac'h pour a-walc'h en Léon)

Ce mot me fait penser à gwallon 'mauvais' ( + gwall lo(e)n) : ur c'hi gwallon.

Favereau? Qu'est ce qu'il en sait? Je connaissait très bien l'informateur de son informateur pour tout ce qui est "bigouden".
Comment expliquer la forme avec un 'd' donnée par Bourligueux?
Comment expliquer la forme le comparatif "gwaldriac'h" donné en phonétique par Sinou en 1976 (Brezhoneg Lechiagad p56 je suis d'accord à 99.9% avec Sinou) ? le superlatif existe aussi.
Un des rares détails qui me chifonne dans l'étude de Sinou c'est le pluriel de "Niz". selon moi c'est 'nichèn'

le c'h à la fin de gwallac'h n'est pas surprenant il y a d'autres évolutions de ce type.

Si tu veux entendre "chien méchant" prononcé par un locuteur natif, procure toi les contes de Marsel Divanac'h.

Comment se prononce taer en pays bigouden s'il est toujours en usage ?

Y a-t-il un autre mot bigouden dont la finale -aer soit devenu -ac'h ?

quel est le sens de gwaldriac'h ?

Dans le livret 6 kontadenn eus arvor Bro Vigouden (p.50), le mot gwaller est comme dans Gwalarn orthographié gwalleur, est-ce à dire qu'il se prononcerait comme gwalleur 'malheur'  soit eu = [œ] ?

Citation :

Ar vadelezh ne dalvez netra
(p.30) Har ar bleiz ha chom er-maez. An den mont en ti, hag e plas lakaet ar yer ‘barzh an daou sac’h, eñ ‘laka daou gi : unan e pep hini, e pep sac’h. Daou gi gwalleur start.
6 kontadenn eus arvor bro vigouden - M. Divanac'h - Komz n°3 - Dastum 1988

Citation :

Ar vadelezh ne dalvez netra
(p.30) Har ar bleiz ha chom er-maez. An den mont en ti, hag e plas lakaet ar yer ‘barzh an daou sac’h, eñ ‘laka daou gi : unan e pep hini, e pep sac’h. Daou gi gwalleur start.
6 kontadenn eus arvor bro vigouden - M. Divanac'h - Komz n°3 - Dastum 1988

Citation :

"GWALLER /'gwalɛr/, /gwaler/ & /gwaləʁ/ Big-Kap / ‘gwallac'h’ /gwalah\x/ Big. / gwalleur RMK) (...)"
Geriadur bras - F. Favereau

A priori, ici ce serait donc un [ə] qu'on entendrait dans gwalleur/gwaller.

Bonjour,
moi j'ai entendu secteur Pontivy parler de bedjek pour indiquer une personne un peu simple

y a aussi baltek mais je ne pense pas que ce soit breton

Ces deux mots se trouvent dans le dictionnaire breton-français du dialecte de Vannes d'Emile Ernault :

"Begeg, m. pl. begéged, begek, adj. benêt"

"Balteg, m. maladroit, nigaud."

loll, loull

In TDBP - J. GROS : "Loll : Hennezh zo ul loll, c'est un sot."


"Netra d’ober gantañ. Bet en doa va zad — Doue d’e bardono ! — un toullad gerioù c’hwerv outañ : « Evelkent ha goude », eme va zad, « n’it ket evit un hanterlur d’ober an dro-se dimp. Evit peogwir ez int daou leue gevell, unan a dremen e gont, egile ne vank dezhañ nemet ul lur a-boan, etreze o-daou e reont ar bouez. » K..c’h. Koulz e vije bet deoc’h komz ouzh va botez-koad evel chom da dabutal gant kêriz, ken loull ma’z int, ken n’ouzon ket hag anavezout a reont plouz-kerc’h diouzh korz- patatez. Netra d’ober nemet adkargañ ar Paotr-Du bihan er c’harr."
Eñvorennoù brezel (1939-1945) - Anjela Duval

En Léon, brichinog (brichineg), n.m. sot, niais, bênet (brichin adj.).

+ amboubal (var. aboubal).

Hennezh n'en deus ket a skevent, n'en deus nemet avu = c'est un sot
Avuek eo = c'est un sot

skevent 'poumons'
avu 'foie'