Et encore, ce n'est pas le pire.
Dans ce corpus, il y a des enquêtes qui sont entièrement menées en Français.
Il est clair que quand on demande à quelqu'un de traduire, on n'obtient pas le même résultat que ce qui viendrait spontanément dans une conversation.
Je ne suis pas neurologue, mais il me semble que ce n'est pas la même zone du cerveau qui travaille.
On constate par exemple que quand l'enquêteur demande de traduire une phrase du type "sujet + est + complément", le résultat est immanquablement "sujet + zo + complément", plutôt qu'une construction avec "emañ" par exemple.
Pour ce qui est du vocabulaire, il faut distinguer l'usage local, et le vocabulaire connu des gens, qui est plus étendu. A K-M, par exemple, des mots comme :
beure, atao, merenn, e-men, gouiet/gouve'et, be(z)a(ñ), te, sont parfaitement compris, même si on dit
mintin, bepred, lein, ba p'lec'h, goaret, bout, c'hwi...
Ne pas oublier également que chaque individu a son histoire.
A K-M, par exemple, on peut entendre suivant la personne, et même parfois chez la même personne à quelque temps d'intervalle :
ze dela bout / ze glea bout
ar c'hoed / ar c'hoad (l'interlocuteur présent dit : më c'hoèr / më c'hoarezed)
dibi / dèbo
mi gowa din / mi gaf tin (me 'gav din)
më hyi : më ji (ma c'hi)
...
A contrario, dans le même corpus, on trouve des entretiens menés par H. L. Humphreys, qui sont bien mieux menés :
- Il met un point d'honneur à ne pas passer par le Français
- Il prend son temps
- Il utilise visiblement des imagiers et des photos
Exemple à Plounevez-Quintin :
http://cocoon.huma-num.fr/exist/crdo/meta/crdo-BRE_JLD_118_A_SOUND