Extrait de : Jean Mathieu-Rosay :
Chronologie des Papes. Marabout Histoire. MU 469, de 1988.
note en bas de page 39, suivant article consacré au pape
Saint Corneille (252 - 253)"Jusqu'au XIXè siècle, saint Corneille a été l'objet d'un culte très vivace en Rhénanie particulièrement et dans certaines régions de Belgique. Il était le grand patron protecteur des troupeaux et le guérisseur patenté des maladies nerveuses. Qu'est-ce qui, dans sa vie, pouvait bien l'avoir prédestiné à cette double spécalisation ?
Cette curieuse promotion vaut d'être racontée.
En Bretagne, les éleveurs païens adoraient un certain Cornennus, une affreuse idole encornée. Les missionnaires de la région de Carnac désespéraient de les en détourner. Partant alors de ce sage principe qu'on ne supprime bien que ce que l'on remplace, ils cochèrent, dans la liste des saints chrétiens le nom qui aurait le plus de chance de pouvoir être substitué à Cornennus. Ils tombèrent sur Cornélius. Ils tenaient leur homme : saint Corneille succéderait à Cornennus, les braves Bretons de ce temps n'étant pas trop regardant sur l'orthographe. Mais il y avait les cornes ... On ne pouvait décemment en affubler un pape. Qu'à cela ne tienne, au lieu de les lui mettre sur la tête, on les lui mettrait dans la main. Et les Bretons adoptant saint Corneille lui confièrent leurs troupeaux. Voilà la première spécialité. La seconde ne lui viendrait qu'au Moyen Age.
En ce temps-là, en effet, on tentait de ramener à eux les épileptiques en leur mettant sous le nez des odeurs impossibles, comme par exemple de la corne brûlée. Or, saint Corneille, pour la raison que l'on sait, était toujours représenté une corne à la main. De toute évidence, une sorte de trousse de secours pour les malades nerveux. Sans plus ample examen, on lui décerna en confiance cette spécialisation supplémentaire. Et aujourd'hui encore, le jour de sa fête, le 16 septembre, de pieux chrétiens viennent faire bénir leurs agités par les curés des paroisses dédiées à ce "grand guérisseur" !"
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JCE
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"Ne te borne pas seulement à respirer avec l'air qui t'environne, mais à penser désormais avec l'intelligence qui environne tout. La force intelligente, en effet, n'est pas moins répandue partout, et ne s'insinue pas moins, en tout être capable de s'en pénétrer, que l'air en tout être qui peut le respirer".
Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même. Livre VIII; verset LIV".