SAINT-GRAVE/ SANT-GRAVEZ

Saint-Gravé / Sant-Gravez



commune de la Bretagne historique, en Pays-évêché de Vannes. Aujourd'hui dans la région économique non historique dite "de Bretagne". Département du Morbihan; arrondissement de Vannes; canton de Rochefort en Terre; sur l'Oust et l'Arz

Pour l'étymologie et le patrimoine, voir le lien communal :

http://www.saint-grave.fr/decouvrir-saint-grave/histoire-et-patrimoine/

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Pour l'étymologie, cela ressemble fort à une substitution. L'étude d'une racine *grav- serait probablement nécessaire. Le pays est décrit : Le territoire, coupé par les rivières d'Oust et de la Clayes, présente une superficie plane, et renferme des terres en labour, des prairies, des bois et des landes ... 

Cela rejette donc a-priori le sens de côte, montée (bret. = grav)

Le statuaire représente une vierge à l'enfant et enceinte (lat. gravida) ! Cela ne semble pas très fidèle aux traditions de l'église.

On est plus proche alors des propos d'Ernest Renan, qui disent que Jésus n'a pas été le seul enfant de Marie.

Sujet ouvert

JCE 

On pourrait se rapprocher de l'analyse concernant GRAVINUM, en Normandie, non loin de Lillebonne :

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1978_num_28_2_6335

JCE 

Il y a aussi un village appelé Saint-Gravé à Trédion.
On trouve des formes anciennes masculines en Sanctus Gravidus.
J'aurais tendance à croire qu'il y a eu féminisation tardive en Sancta Gravida et assimilation à la Vierge.
En latin, gravidus signifie plein, lourd, rempli. D'après le dictionnaire Gaffiot, le qualificatif peut être appliqué à des épis.
Sous ses formes masculine ou féminine, le culte était vraisemblablement associé à la fertilité des récoltes ou à la fécondité (humaine ou animale).

Pierre Yves

Bonjour,

Peut-on alors y voir une notion de prairie "fertile". Ca semble transpirer aussi derrière Gravinum.

A noter, sans vulgarité, qu'une femme, ou une femelle en générale, se dit aussi : pleine, lourde, remplie.


JCE 

Je crois que c'est bien le sens de "plein", "pleine", qu'il faut attribuer au mot gravidus-a.

Comme on ne connait pas de saint Gravidus, ni de sainte Gravida, on ne peut pas dire s'il y a réellement eu un personnage historique à l'origine du culte. C'est comme pour saint Diboan.
Historique ou pas, le culte a du se focaliser sur les connotations du nom qui évoquait la fertilité. On devait invoquer le saint (ou la sainte) pour cette raison sans que cela suppose au départ que les prairies étaient fertiles. On peut faire un rapprochement avec le culte de saint Meen qui était sollicité pour tous les problèmes de main, et donc de peau, ou celui de saint Cornely, invoqué pour les bêtes à cornes.

Pierre Yves

Je connais le thème du pseudo saint Diboan : Tu pe tu = d'une manière comme d'une autre.

Traduit en français : Saint Diboan, qui te soigne ou qui te tue. Ce qui veut dire que, d'une manière comme d'une autre, quand il est intervenu, tu n'as plus mal.

J'ai visité la fontaine de Plévin qui porte ce nom.

Je pense en effet qu'avec *gravid- nous sommes sur un thème de fertilité.

Pour la Vierge, enceinte alors qu'elle porte un enfant sur le bras, ça peut sembler équivoque. Vierge la première fois, pourquoi pas. La médecine en a apporté des réponses rationnelles. Mais une deuxième fois ...

Pour les toponymes en Grée, Dauzat et Rostaing évoquent une colline rocheuse. Pour Greez, un terrain rocailleux.

Si présentement, la première piste ne semble pas appropriée, vue la description topographique, la deuxième se rapproche du thème d'une gravelle.

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Pour saint Cornély, invoqué pour les bêtes à cornes, j'ai lu qu'il s'agirait d'un nom de personne (peut-être un pape) Cornélius.

Ce genre d'attraction a lui aussi été fertile.

JCE 

Pour la statue de l'église de Saint-Gravé, s'il s'agissait vraiment de Marie enceinte avec Jésus dans les bras, cela laisserait pour le moins perplexe.
Il me semble qu'en l'état actuel, le nom qui figure sous la statue est Santa Gravida mais il est possible que la sainte ait été assimilée à la Vierge à une certaine époque.
Je note toutefois que la position de l'enfant dans les bras du personnage est assez surprenante. On peut penser que l'enfant a été ajouté après coup à l'oeuvre originale.

Cornély renvoie effectivement au pape Corneille (Cornelius).

http://www.saint-grave.fr/decouvrir-saint-grave/histoire-et-patrimoine/#

Sur la carte ancienne (de Cassini, probablement), un toponyme en La Grée apparaît au sud-est de la commune (près le Bignon). 

Selon une page du site (Saint-Gravé à découvrir au travers des archives et anecdotes connues), la statue de la Vierge, aurait été retirée de la niche de la fontaine pour être placée à l'église de Saint-Gravé.

De toute façon, une vierge à une fontaine est naturel, puisque représentant la Mère ( = productrice du liquide vital), fréquemment représentée aux sources et fontaines, sujet que j'ai déjà évoqué à propos de Cybèle.
Si l'enfant (Jésus) a été rapporté, comme il est suggéré, et qu'à l'origine il s'agissait d'une femme enceinte, c'est qu'on se trouve en effet sur un thème de la fécondité, qui peut donc être la reprise d'un thème païen, comme l'est celui de Marie.

Compte tenu des dessins de reliefs, il semble bien que Saint-Gravé se trouve en territoire bas par rapport au relief.

Sur agrandissement de la carte interactive, on voit apparaître les Vignes. Cela pourrait expliquer une gravelle, la vigne se plaisant apparemment sur ce genre de terrain. 

à suivre.

JCE