origine géographique de l'immigration bretonne en armorique

Bonjour,

Où en sont les recherches sur l'origine géographiques de l'immigration bretonne en Armorique (au sens de massif armoricain)?
J'en suis à ce stade (et je dois simplifier abusivement):
- les Cornoviens (originaire de l'Angleterre actuelle, et non du pays de Galles, à l'est du pays de Galles) sont allés s'installer dans le sud de la petite Bretagne et ont remonté le val de Loire (jusqu'à Orléans?)
- les Domnonéens ont occupé le nord (rivage de la Manche, soit l'armorique au sens de César, jusqu'en Picardie actuelle). Ceux-ci viendraient du Cumberland et du sud de l'Ecosse.

gg

salut Gérard,

On a dit tellement de choses sur ce sujet qu'il y a de quoi satisfaire et décevoir tout le monde à la fois.

Premier postulat : il n'y a pas eu qu'une émigration, il y en a eu plusieurs, espacées sur plusieurs siècles, et dans des contextes différents.

Deuxième postulat : les thèmes des Dumnonii et des Cornovii 'envahisseurs', vision 'romantique', est totalement obsolète. Tout y est à revoir.

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Pour ma part, j'ai surtout étudié l'expédition de Maxime en 383 et son épopée jusqu'en 388.

Cet épisode n'a strictement rien à voir avec les conditions politiques de l'époque d'Arthur et Clovis, un siècle plus tard.

Vaste sujet.

JCE

des Dumnoniens jusqu'en Picardie?
quelles sources?
diverses légions de Bretagne de composition à préciser (Bretons + autres groupes ethniques au service de Rome) amenés par l'Empire sur la côte Nord de la Gaule, j'en avais entendu parler mais des Dumnoniens bien spécifiés?
A

ALLENO a écrit:

... mais des Dumnoniens bien spécifiés?

Cela est peut-être à mettre en liaison avec le thème de Dionotus, 'roi de Cornouailles', qui, pour répondre paraît-il à la demande de Conan, regroupa des femmes de (G)Bretagne, destinées à rejoindre et être mariées aux soldats Bretons du continent, pour repeupler la 'nouvelle Bretagne d'Armorique' de la race bretonne. Voir aussi la légende de sainte Ursule.

Comme le thème de la Domnonée et de la Cornouailles sont mêlés, on a vite fait de prendre le prétexte de l'un pour l'autre.

Ce thème de Domnonée et de Cornouailles, avec un duplicat 'apparent' à l'extrême ouest armoricain, rend toujours chatouilleux certains historiens bretons. La question de la Cornouaille de P. Bretagne fait toujours débat entre ceux qui y voient un secteur de la Gaule et ceux qui y voient une colonie de Cornovii.

La plupart des amateurs d'histoire bretonne a été bercée de cette interprétation 'cornovienne' jusqu'aux années 1980.

Comme le fer de lance de l'armée de Maxime était constitué d'élément de la XXè lLégion Valeria, dont le quartier général se trouvait à Deva / Chester, sur le territoire des Cornovii, il est tout à fait possible que certains d'entre eux aient pu être stationnés en actuelles Bretagne, Normandie et Picardie.

Tout ce que j'ai appris dans l'épopée de Maxime, c'est que les archéologues avaient identifiés sous Arras des casemates ressemblant à certaines de la XXè Valéria.

A défaut d'être une preuve, c'est au moins un indice.

JCE

Merci pour la précision

ceci étant dit, des faits restent; on n'a pas eu de Domnonée ni de Cornouaille en France (et Gaule gallo-romaine) hors de la partie Ouest de l'ancienne Armorique (qui correspond disons aux 3 département actuellement les plus à l'Ouest de la Petite Bretagne - ce qui n'infirme aucunement que des troupes cornoviennes ou domnoniennes sous contrôle romain aient pu se trouver an Artois, voir en Palatinat avant que leur ethnonyme ne soit attribué dans un autre contexte là où l'Histoire les a trouvés chez nous

A

Oui.

Sauf à démontrer que le nom de Cornouaille de P. Bretagne dérive des Cornovii de G. Bretagne.

Beaucoup d'historiens bretons font plus que le souhaiter : ils l'affirment.

Le problème est qu'ils ne peuvent pas le démontrer.

Pour la Domnonée, l'approche est différente, car le roi de Domnonée insulaire pouvait être, toujours dans le cadre légal de l'Empire, en charge des deux rives opposées de la Manche ouest. Ce n'est pas forcément pour autant que les côtes nord de l'actuelle P. Bretagne ont pris le nom de Domnonée.

Cette appellation ressemble à un abus d'interprétation de l'époque romantique.

Les noms préexistant ont demeuré : Ach, Leon, Treg-or.

Que le roi de Domnonée insulaire soit devenu le suzerain de ces pays du nord-ouest armoricain n'implique pas que ces pays soient devenus en eux-même une nouvelle Domnonée.

Il faut dire que les données géopolitiques de l'époque, pour les Bretons de G. Bretagne, étaient pour le moins confuses, mélangeant à la fois guerre étrangère et guerre civile.

C'est certainement la période la plus noire de l'histoire des Bretons, et donc la plus propice à des interprétations aventureuses et exagérées pour les commentateurs, même en toute bonne foi.

JCE