Bonjour,
Voici l'article proposé par Bernard Tanguy, (
Dict. des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère, Chasse-Marée Ar Men, 1990), concernant l'ile de sein :
SEIN (ILE DE) _ ENEZ SUN
Ar. Quimper; c. Pont-Croix.
Ev. de Cornouaille; par.; égl. Saint-Guénolé.
Sena, Ier s.;
Sina, IVe s.;
insula Seidhun, XIe s.;
Ille de Sayn, 1303; breton
Enez Sun.
Mentionnée pour la première fois par un auteur grec du Ier siècle, Pomponius Mêla, sous la forme
Sena, l'île était, d'après lui, réputée pour l'oracle d'un dieu gaulois ; son sanctuaire était gardé par neuf prêtresses appelées
gallisenae, qui prédisaient l'avenir et avaient le pouvoir de guérir ce qui était réputé incurable. Trois siècles après, on le trouve dans l'Itinéraire maritime d'Antonin, noté
Sina. C'est de ce nom, par croisement probable avec le latin
sinus "courbe" et, par extension, "golfe, baie", que procède la forme Sein. Identique à celle de la ville gauloise de
Sena, dite aussi
Senagallia, capitale de la peuplade des Senones, aujourd'hui
Sinigaglia, en Italie, cette dénomination, qui rappelle le gaulois
senos "vieux", est sans doute le nom de la divinité honorée sur l'île. Elle est sans rapport avec celle de
Sizun, usitée en breton et aujourd'hui contractée en
Sun.
Attaché au pays du Cap-Sizun (
Cap-Sidum (=
Cap-Sidun) entre 1022 et 1058,
Kapsithun en 1160,
Cap Sidun en 1220,
Cap Sizun vers 1330,
Cap Suzun en 1331) dont l'île est le prolongement, ce nom, également porté par une paroisse des monts d'Arrée, reste difficile à expliquer. On a proposé d'y voir un hagionyme
Sidonius, nom porté par un disciple irlandais de saint Philibert, à Jumièges, et donné aussi, comme équivalent de Sedna, à un évêque irlandais, dans une des
Vie de saint Senan. Mais si la graphie
Sidun, où
-d- note une spirante interdentale sonore, autorise l'hypothèse, la forme
Seidhun, dont on ne peut a priori récuser la sincérité, s'y oppose, du fait de la diphtongue
-ei-.
En dépit de l'homonymie, le nom n'a pas de rapport avec le breton
sizun "semaine", qui, issu de
*septimona, du latin
septimana, est noté
seithun en vieux-breton et présente une spirante interdentale sourde. Ancien prieuré de l'abbaye de Landévennec, l'église de l'île a aujourd'hui pour titulaire saint Guénolé, mais aurait été jadis dédiée à saint Collodan, patron également de Plogoff (cf. ce nom).
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Pour Sizun, dans les Monts d'Arrée, B. Tanguy donne :
Sizun, 1173, 1186, 1233; en breton
Sizun.
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JCE