Le Pont sous l'eau

Les Légendaires, à l'instar de Jean Markale, voyaient (voient ?) dans le thème du Pont sous l'eau un rite initiatique de lustration permettant d'accéder au Monde de l'Imaginaire. Cela est tout à fait acceptable quand on étudie la matière mystique de la Légende.

Pour ma part, en tant que rationaliste, j'y vois tout simplement un aqueduc sur pont, comme celui du Pont du Gard ou celui de Ségovie, puisque comme le canal d'eau se trouve au sommet du pont, en toute logique le pont se trouve en dessous.

Dans mes recherches sur Carohaise (Carhaix) et Brocéliande (Brécillien en Paule), j'y voyais, et j'y vois, aussi un pont aqueduc, de façon d'autant plus tranquille que les archéologues chargés des fouilles de Carhaix confirment l'existence d'un tel ouvrage à l'arrivée de l'aqueduc venant de St Symphorien -Brécillien à Carhaix, celui-ci devant passer un petit vallon.

Dans le dernier numéro de Kaier ar Poher (N° 40, Mars 2013), Goulven Péron y voit, p. 4 : " l'idée de deux terribles ponts est venue à Chrétien de Troyes en observant un pont-double, structure assez commune au Moyen Age car peu couteuse, qui associait un gué destiné au passage des charrettes et troupeaux à une poutrelle étroite (souvent un simple tronc à peine travaillé) qui servait exclusivement aux piétons".

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Sur ce thème, je ne suis donc pas seul à avoir une interprétation rationaliste

Pour intro à une discussion.

JCE

Dessin de reconstitution d'un tel pont-aqueduc dans le dernier ouvrage de Mai-Juin 2015 : Archéologie en centre Bretagne.

Pour info.

Il faudrait donc maintenant replacer le thème du Pont sous l'eau dans le contexte de la légende. Qui passe, venant d'où ? allant où ?

JCE

Voici une réponse, version "imaginaire", chez Wikipédia :

La légende arthurienne[modifier | modifier le code]


Dans la légende arthurienne au Moyen Âge, le pont autorise et à la fois empêche le passage et son franchissement par le héros. Ces ponts extraordinaires, ou ordinaires, sont ainsi nombreux. La traversée du Pont de l'Épée dans Lancelot ou le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes constitue la deuxième épreuve à caractère sacrificiel pour Lancelot du Lac qui lui permettra d'aller dans le royaume de Baudemagus (père de Méléagant) pour sauver la reine Guenièvre. Le passage est « plus tranchant qu’une faux » au-dessus d’un gouffre sans fond est défendu par des lions. Lancelot « après avoir regardé son anneau », annule l’enchantement et parvient sur l’autre rive au prix de nombreuses souffrances (19).

Le franchissement du Pont sous l’Eau constitue une autre épreuve où le chevalier Gauvain manque de se noyer et est sauvé par Lancelot (19). On trouve également le Pont de Verre dans La Seconde Continuation de Perceval, ou le Pont de Cuivre dans Les Merveilles de Rigomer (20).

Dans Perlesvaus, Les trois héros Gauvain, Lancelot et Perlesvau parviennent chacun à des moments divers au château du Graal, qui est défendu par … neuf ponts. L’épreuve du franchissement du pont prendra pour chacun d’eux une forme différente (21). Gauvain, le premier à arriver au Château du Roi Pêcheur voit le pont en ces termes (22) :

«  [il] voit que il i a trois ponz molt granz et molt orribles a passer, et corrent .iii. granz eues par desoz. Et il senble que li premerains ponz ait une archiee de lonc, et n’ait pas plain pié de lé. Le pont li senble estroit et l’eue grant et parfonde et rade. Il ne set que fair puisse, car il senble que nus ne la doie passer ne a pié ne a cheval ».

Pour Silvère Menegaldo, le château ne s’inscrit pas dans le domaine du merveilleux. Le nombre important de verbes de perception visuelle traduit que la difficulté apparente du franchissement du pont est entièrement déterminée par la perception subjective du héros, révélatrice d’ailleurs du degré de perfection auquel peut prétendre le héros : si en effet Lancelot n’a aucune difficulté à entrer dans le Château, c’est qu’il est indigne de voir le Graal.

Le fait qu’il y ait neuf ponts, ne relevant d’aucune réalité plausible, traduit bien d’ailleurs, selon Silvère Menegaldo, que ces ponts n’ont d’autre objet que de mettre les chevaliers à l’épreuve et d’établir, par une arithmétique très simple, une hiérarchie entre eux : de Perlesvaus qui a franchi les neuf ponts à Lancelot qui franchit des ponts « granz et larges » sans d’ailleurs savoir le nombre de ponts franchis (23).

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Pour info et pour faire suivre la réflexion et la recherche.

JCE

Marc'heg an Avel a écrit:

«  [il] voit que il i a trois ponz molt granz et molt orribles a passer, et corrent .iii. granz eues par desoz. Et il senble que li premerains ponz ait une archiee de lonc, et n’ait pas plain pié de lé. Le pont li senble estroit et l’eue grant et parfonde et rade. Il ne set que fair puisse, car il senble que nus ne la doie passer ne a pié ne a cheval ».[/i]

Une archée de long

Quelle pouvait être la portée de tir d'un arc au Vè siècle ?

JCE

Question d'archéologie romaine de G.Bretagne :

Je connais des villes en Aquae = villes d'eaux :

- Aquae Arnemetiae : Buxton, Derbyshire,

- Aqua Calidae / Aquae Sulis : Bath, Somerset (peut-être la 'Badon', lieu de batailles arthuriennes).

Mais je n'ai pas connaissance d'aqueducs sur ponts, bien que je suppose qu'il y ait pu en avoir, dans les grandes villes romaines de la G.Bretagne.

Quelqu'un en aurait-il connaissance ?

Ken ar c'hentan.

JCE