1) -
IntroductionLe conte
Yan ar burzudou est paru dans
Kroaz ar Vretoned en 1912.
Il a été par la suite réédité par
Gwalarn en 1934.
L’auteurFilomena Cadoret, née à Bonen le 24/07/1892 et morte à Rostrenen le 4/3/1923.
Elle a 20 ans quand paraît ce conte dans Kroaz ar Vretoned, la même année que son recueil de poèmes “Mouez Meneou Kerne”. Entre 1910 et 1916, elle écrit de nombreux poèmes, chansons, mais aussi des contes, des nouvelles et une pièce de théâtre qui sont publiés dans Kroaz ar Vretoned et Arvorig.
Le conteIl s’agit d’une variante du conte du fin voleur (AT1525A, the master thief), très prisé en Bretagne, où on en a recueilli de nombreuses variantes. Habituellement, le héros est un adolescent ou un jeune homme (Bilz, Bilzig, Yann al laer...). ici c’est un tailleur âgé de 65 ans et marié.
le conte commence généralement par l’épisode de la statue qui parle, et se termine par la rédemption du voleur.
Les épisodes et les défis que le voleur doit relever varient d’un conte à l’autre. On trouve dans celui-ci plusieurs épisodes communs avec “Yann al Laer”, conté par Frédéric Bonhomme, de Kergrist-Moëlou, dans
Kazetenn ar vro Plin : Le vol du gâteau dans le four, le fest-noz, le vol du drap dans le lit.
A noter que dans la version de F. Bonhomme, Yann chie dans le plat à gâteau, et que ici, il y met de la boue du chemin (on est dans
Kroaz ar Vretoned, quand même, pas dans
Yod Kerc'h !)
L’épisode des genêts noués se retrouve dans
Bilzig, al laer fin, conté par P. Ollivier,
War henchoù ar c’hontadennoù, Y-F. Kemener, 2014.
La langue du conteLe breton de Bonen est un Haut-Cornouaillais déjà bien teinté de vannetismes, très similaire à celui de Glomel, Plouguernevel, Rostrenen, et jusqu’au bois de Kergrist, au nord (au delà, on passe dans “l’Argoat”).
La langue du conte n’est pas le breton de Bonen, mais plutôt le Trégorrois écrit de
Kroaz ar Vretoned (KaV), avec même quelques “léonismes” (ezom, ez oun, lavaret). En l’absence du manuscrit, il est difficile de déterminer l’apport du “correcteur” qui a préparé le texte pour l’édition. On note d’ailleurs des différences entre les épisodes (laret / lavaret …) qui semblent indiquer qu’il a pu y avoir plusieurs correcteurs. Il est probable également que Filomena, en fidèle lectrice de KaV, ait anticipé la révision du texte et écrit directement dans la "
koine" du journal.
Plutôt que de faire ici la liste des tournures "trégoroises", je les présenterai dans la suite avec l'indication : (KaV).
On trouve cependant dans le texte des mots, tournures et expressions typiques de la région de Rostrenen.
(à suivre)