Dire la mer, les poissons, les coquillages, les algues, l'estran...

Belone belone
ORPHIE

Les noms trégorois KERREGENN
et goëlard TIRGENN, TIREGENN (tir'genn, avec l'accentuation typique "goëlarde")
de ce poisson tout en longueur ("aiguillette") sont "les mêmes".
Avec alternance k / t de l'initiale, comme dans vannetais kogenneg / trégorois tokennek (alouette huppée). Et avec mouillure (palatalisation) du k- initial > t- ?

DORADE COMMUNE Pagellus centrodontus R335 (juvénile) et R336, à :

- Pleumeur-Bodou (T8 Ile-Grande, Landrellec),
- Trégastel T9,
- Perros-Guirec (T10 Ploumanac'h et T11 P.-G. même)

(5 témoins en tout) selon ICHB d'A-G Berr.
ër = ? une

T8 (juvénile)  ër bènn-droc'hèd fs, pènnou-'droc'hèd pl (alias pirono, -ed) (dorade "adulte": dorat, -ed)
T9  ("adulte") ër bènn-'droc'h fs, pènnou-'droc'hèd pl (juvénile: pirono, -ed)
T10 (juvénile) ër bèn'droc'h fs, pèndroc'hèd pl ("adulte": pirono, -ed)
T11 ("adulte") ër bènn-droc'hèd fs, pènnou-troc'hèd pl (alias doradenn, -ed) (juvénile: pirono, -ed)

Le mot autochtone semble basé sur penn+troc'h(et) [tête, bout + coupé, tranché]. Comparer avec penn-dibenn ("tête sans-bout") L35, penn-gibenn T1 signifiant dorade grise R332.

dorad- et pirono- sont sans doute des emprunts (au fr. ?) pour la communication véhiculaire, les échanges "au long cours" commerciaux.

PENN + TROC'H(ET)
Les solutions pour former le pluriel en évitant la confusion avec le singulier sont notables:
- élision de la finale -et pour T10 (ressenti comme un seul mot)
- forme plurielle régulière en -où de penn pour T8, 9, 11 (ressenti en deux mots)
Les 4 formes singulières (penn+troc'h) sont féminines, alors que penn est un nom masculin.
Noter aussi la lénition T > D.
pendroc'h > ar bendroc'h, ur bendroc'h (nom féminin, avec sonorisation du t (étymologique?) est-il un mot archaïque? t > d est-il du à la seule présence du n? On n'a pas ici d'occurrence penn-t..., comparer avec pennti, avec pennkêr L et penhêr Vann.)

Photo publiée dans Le Télégramme du 06 mai 2011

garlizenn = sole (Solea solea) ( http://ichtyo.cnrs.fr/pages/fr/cartefr.php?var=304 )

C'est un chalutier-coquiller de Morlaix

in TDBP - J. GROS : "Gwennadennoù, taches huileuses sur la mer, indiquant un rassemblement de
sardines."

In Le Pluriel Breton - P. Trépos (p.80) : "mammez, « femelle du crabe », pl. mammizien (Douarnenez, P. Denis, R.D., p. 10)"

"732 L Ambreg, substantif, "décharge" ("agitation à l'endroit où un courant est le plus fort" DBF 31b), exactement "désigne à Sein le courant divisé par une roche, dont la force se trouve ainsi accrue en aval de la roche, et dans lequel se forment des vagues courtes et creuses" AB 55, 484 & 40, EC 10, 281, HY 13, 22, LLMM 20, 40, "agitation de la mer où le courant est le plus fort" (...)"
in Dictionnaire Etymologique du breton ancien, moyen et moderne - Origine et histoire des mots - Christian-J. Guyonvarc'h (p.133)

"40. - Ambreg, traduit par décharge, désigne, à Sein, le courant de marée, divisé par une roche, dont la force se trouve ainsi accrue en aval de la roche, et dans lequel se forment des vagues courtes et creuses. (À  Houat  et  à  Hoëdic,  comme  à  Quiberon,  la décharge se  dit  koursenn ;  ce terme, bien qu'utilisé couramment par les marins, n'a pas laissé de traces dans la toponymie locale).”
in Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1958 65-4 pp. 463-488 - Toponymes nautiques en Basse-Bretagne - H. Dyèvre

Ici (à 13:08) begeù-bran (begoù-bran) 'moules (meskl)' : http://www.radiobreizh.bzh/fr/episode.php?epid=36548 (locutrice de Plumergat)

+ rigado 'coque'

SARDINE. FORMES EN -ALDR-
Selon A. Berr, chaldrën (collectif) à Séné, et selon Ernault, chaldréin à Sarzeau, saldréin à St-Gildas.
Sur la côte nord, à Bréhec (en Plouha), selon A. Berr, IB, R265 T21, une forme en -AL- également, zaldrinenn, pl. zaldrined, complètement à l'est.
Comparer:
Jardin, JARDREIN : formes en -ALDR- à Séné pt 181, Theix 185, Lauzach 186, carte NALBB 264.

Un pagre, in Geriadur Bras de F. Favereau :  "kazh Burgo m. (kizhier B. / Burgos)"

Voir : https://ichtyo.cnrs.fr/pages/fr/cartefr.php?var=261

cf. https://archimer.ifremer.fr/doc/00250/36080/34631.pdf : casse burgo(t)

Citation :

Le peuple nomme volontiers ce poisson casse-Burgos, parce qu'il brise les coquillages pour se nourrir du poisson qu'ils renferment (...)
In Traité général des pesches ... Henri-Louis Duhamel du Monceau · 1777